(Montréal) Le ministre de l’Immigration, Simon Jolin-Barrette, s’est fait rassurant, vendredi, devant des gens d’affaires de Montréal, promettant de revenir avec une réforme du Programme de l’expérience québécoise (PEQ) qui correspondra mieux aux besoins de l’économie.

Les bonnes relations semblent donc revenues entre le milieu des affaires et le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, après l’épisode du PEQ et de sa liste de programmes pouvant déboucher sur des emplois.

Le ministre a dû suspendre sa réforme, il y a plusieurs jours, après avoir été critiqué par des étudiants, des universités et cégeps, ainsi que des gens d’affaires. Certains lui reprochaient de manquer d’empathie envers des étudiants étrangers venus ici, d’autres de se baser sur une liste de programmes qui n’était pas bien arrimée aux besoins du marché du travail.

Devant 350 convives réunis par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le ministre Jolin-Barrette a donné l’assurance qu’il mènerait des consultations « au cours des prochaines semaines » pour s’assurer de revenir avec une réforme et une liste qui correspondraient mieux aux besoins des employeurs.

Lui-même, dans son allocution sur l’immigration et la francisation, a abordé la question de front, en qualifiant le dossier du PEQ d’« éléphant dans la pièce ». Il a blagué sur la « renommée immédiate » du programme, maintenant, affirmant qu’on en a tant parlé qu’il n’y a « plus personne au Québec qui peut dire qu’il ne connaît pas le Programme de l’expérience québécoise ».

Il a donc réitéré sa volonté de retourner à la table à dessin pour améliorer la réforme en consultant les intéressés.

« Je pense qu’on a toujours eu la confiance des gens d’affaires ; on va continuer de l’avoir, parce que nous, notre gouvernement, c’est un gouvernement qui est branché sur les besoins économiques du Québec. Et on veut s’assurer de répondre aux besoins de chacune des entreprises et, notamment, dans toutes les régions du Québec », a affirmé le ministre Jolin-Barrette, en point de presse après son allocution.

À son tour, le président de la Chambre, Michel Leblanc, a salué le changement de cap du ministre.

« Sur le PEQ, il y a eu divergences de vues. On a fait entendre nos doutes. Le ministre a fait marche arrière et c’est ce qu’on espérait. Ce qu’on espère d’un gouvernement, c’est qu’il fasse ça à l’occasion. Et quand il le fait, on ne lui lance pas la pierre. On dit : “parfait, maintenant assoyons-nous, travaillons”. Et là, le ministre a lancé tous les bons signaux. Il veut nous rencontrer. Il veut qu’on travaille ensemble », s’est réjoui M. Leblanc, interrogé après l’allocution du ministre.

À l’international

Par ailleurs, pour ce qui est des travailleurs étrangers temporaires, le ministre s’est engagé à soutenir les entreprises dans leurs efforts de recrutement.

Il a souligné que le ministère avait récemment ouvert un point de service à Rabat, au Maroc, et qu’il comptait accroître sa présence à l’international d’ici 2022.

« Il faut aller chercher ces personnes. En début d’année, nous étions actifs à Hong Kong, Los Angeles, Mexico et Paris. Nous allons ainsi multiplier les missions de recrutement de travailleurs temporaires à l’international, afin de répondre aux besoins de nos entreprises », a indiqué le ministre.