(Ottawa) Avant même d’annoncer la composition de son nouveau cabinet, mercredi, Justin Trudeau est invité à demander au nouveau titulaire de la Justice d’assouplir rapidement, en priorité, la loi canadienne sur l’aide médicale à mourir.

Le premier ministre avait déclaré en campagne électorale, notamment lors des débats des chefs en français, qu’il se conformerait à la décision de la Cour supérieure du Québec de septembre dernier. Ce jugement invalidait notamment l’exigence fédérale selon laquelle seules les personnes proches d’une « mort naturelle raisonnablement prévisible » pouvaient obtenir l’aide médicale à mourir pour mettre fin à leurs souffrances.

La juge Christine Baudouin a conclu que les critères fédéraux et provinciaux concernant l’accès à l’aide médicale à mourir étaient discriminatoires. Elle a accordé aux deux gouvernements six mois – jusqu’en mars 2020 – pour modifier leur loi respective. Le premier ministre Trudeau a plus tard indiqué que son gouvernement ne contesterait pas cette décision devant les tribunaux, tout comme l’a fait d’ailleurs le gouvernement québécois.

L’organisme « Dying with Dignity Canada » demande maintenant au premier ministre Trudeau de mandater son prochain ministre de la Justice à modifier en priorité cette loi – et même à aller plus loin que les exigences énoncées par la juge Baudouin.

En plus de vouloir supprimer l’exigence de « mort naturelle raisonnablement prévisible », l’organisme souhaite également qu’une personne ne soit plus obligée de confirmer son consentement juste avant la procédure. Cette exigence, selon l’organisme, a privé de l’aide médicale à mourir certaines personnes déjà consentantes qui avaient toutefois perdu la capacité de valider cette décision à la toute fin parce que leur état s’était détérioré.