Alors que d’autres voix s’élèvent pour réclamer le départ d’Andrew Scheer – le sénateur québécois Jean-Guy Dagenais a notamment affirmé au Devoir que le Parti conservateur n’arrivera jamais à gagner au Québec avec M. Scheer à sa tête –, les élus du caucus québécois s’en remettront au vote de confiance du printemps prochain.

« Je pense qu’on est unanimes, on va le suivre jusqu’au vote de confiance si ça se rend jusque-là parce qu’on ne le sait pas. Personnellement, je pense que s’il avait voulu démissionner, ça serait déjà fait », a indiqué le député de Lévis-Lotbinière, Jacques Gourde. Les députés québécois du Parti conservateur se sont rencontrés hier pour une première fois depuis l’élection.

La rencontre privée, qui se déroulait à Saint-Nicolas, dans le secteur de Lévis, aura duré près de trois heures, a confirmé M. Gourde. Seul le nouveau député Richard Lehoux, qui a défait Maxime Bernier en Beauce, n’a pu y participer. Le lieutenant québécois, Alain Rayes, n’a pas souhaité accorder d’entrevue pour revenir sur cette réunion.

Une source conservatrice proche du caucus québécois du Parti conservateur a laissé savoir à La Presse que « l’émotion était tombée » au sein des membres du Québec. « On s’éloigne de plus en plus du 21 octobre et on est plus dans le rationnel », a-t-elle ajouté.

Un vote en avril

En vertu de la constitution du Parti conservateur, un chef qui échoue à former un gouvernement et qui choisit de rester en poste doit se soumettre à un vote de confiance au premier congrès qui suit les élections. Les délégués conservateurs doivent se réunir en congrès à Toronto du 16 au 18 avril prochain.

« Notre constitution protège le chef pour lui laisser la latitude nécessaire et pour ne pas qu’il se sente, par exemple, écrasé par les commentaires de tout un chacun. La réalité, c’est que ça revient aux membres et aux délégués de décider si on le garde ou pas. Je trouve que c’est correct comme ça », a affirmé M. Gourde.

Même si certains aimeraient que le sort de M. Scheer soit scellé d’ici décembre, M. Gourde est d’avis que le mois d’avril, « ce n’est pas si loin dans le temps ». Il croit que le chef conservateur pourra profiter des prochaines semaines pour « poser des gestes » qui s’imposent et faire un « remaniement » dans son équipe, si nécessaire.

Le caucus national des 121 élus conservateurs se réunit mercredi prochain à Ottawa. Au Québec, le Parti conservateur a perdu 2 sièges, passant de 12 à 10 députés.

« Comme rater un filet désert », dit Peter MacKay

PHOTO CARLOS OSORIO, ARCHIVES REUTERS

Peter MacKay, ex-ministre conservateur

L’ex-ministre conservateur Peter MacKay a comparé hier la performance d’Andrew Scheer lors des récentes élections fédérales à celle d’un joueur de hockey qui n’arrive pas à marquer dans « une filet désert ». Celui que plusieurs voient comme un successeur potentiel au leader conservateur réagissait ainsi aux résultats décevants obtenus par la formation politique, lors d’un événement organisé par le Wilson Center’s Canada Institute à Washington.« Pour utiliser une bonne analogie canadienne, c’était comme être en échappée devant un filet désert et rater le but », a lancé M. MacKay, qui participait à un panel sur les élections fédérales du 21 octobre.