Alors que la négociation avec le demi-million d’employés de l’État doit commencer à la fin de l’automne, le premier ministre François Legault se dit conscient des difficultés d’attirer et de retenir certains professionnels au sein de l’appareil d’État, comme les ingénieurs et les informaticiens.

Les ingénieurs à l’emploi du gouvernement se plaignent depuis des années du fait qu’ils sont bien moins rémunérés au sein des ministères que s’ils travaillaient au sein d’une firme privée de génie. Cette question avait même été discutée devant la commission Charbonneau, puisque l’État perd à cause de cela une partie de son expertise.

Il en est de même pour les informaticiens, à l’heure où la protection des renseignements personnels préoccupe de plus en plus.

La semaine dernière, à l’issue du caucus de ses députés à Rivière-du-Loup, le premier ministre avait ouvert la porte à des hausses de salaire plus marquées pour les préposés aux bénéficiaires et les enseignants, puisqu’il y a pénurie de personnel pour ces deux titres d’emploi dans les secteurs public et parapublic.

Le premier ministre Legault avait alors affirmé que les employés du secteur public ne devraient pas s’attendre à toucher des augmentations de salaire supérieures à l’inflation, sauf quelques exceptions, comme les préposés aux bénéficiaires et les enseignants au bas de leur échelle de salaire.

Or, vendredi, le premier ministre invitait justement les jeunes à étudier en sciences, lors d’une conférence de presse au nouveau Complexe des sciences de l’Université de Montréal. Il disait vouloir davantage d’ingénieurs, notamment.

Interrogé sur la rémunération des ingénieurs et des informaticiens travaillant pour l’État, dans ce contexte, le premier ministre Legault s’est dit conscient du problème que les écarts de rémunération pouvaient poser. « Ça fait partie des problèmes que Christian Dubé, le président du Conseil du trésor, est en train de regarder », a-t-il noté.

« Effectivement, il ne faudrait pas que le gouvernement, ce soit un peu comme une école, et que quand il y a de l’expérience, les gens s’en vont dans le privé, parce qu’ils sont mieux payés », a-t-il illustré.

« Moi, je veux avoir des bons ingénieurs, entre autres au ministère des Transports, pour être certain qu’on respecte nos budgets, qu’on ne se fait pas avoir avec la corruption, donc qu’on connaît notre affaire. C’est un des dossiers qu’on regarde avec le Conseil du trésor », a ajouté le premier ministre.