(Québec) Le premier ministre François Legault doit absolument participer à la grande marche du 27 septembre pour le climat, aux côtés de la militante écologiste Greta Thunberg, selon Québec solidaire.

S’il s’abstient, cela en dira long sur ses convictions réelles quant à l’importance de lutter contre les changements climatiques, a fait valoir dimanche la porte-parole de Québec solidaire, Manon Massé, en conférence de presse, en marge d’une réunion de deux jours des 10 députés du caucus solidaire.

Son éventuelle absence enverrait certainement «un très, très mauvais message» à la population, a estimé Mme Massé.

Elle a dit d’ailleurs espérer que les 125 parlementaires se joindront à la manifestation, en guise de solidarité avec tous ceux qui descendront dans la rue ce jour-là, au Québec et partout sur la planète, pour afficher leur détermination à lutter contre la crise climatique.

Dans cet esprit, Québec solidaire va expédier une lettre aux trois autres groupes parlementaires en vue de leur proposer de suspendre les travaux parlementaires le vendredi 27 septembre, pour libérer les élus de leurs obligations.

Pour bien marquer le coup, le parti souhaiterait aussi que les employés de l’Assemblée nationale puissent participer à la marche sans subir de pénalité.

De telles marches auront lieu à Montréal et ailleurs au Québec, le vendredi 27 septembre, dans le cadre la journée mondiale de mobilisation pour le climat.

Des cégeps et universités ont déjà annoncé leur intention de suspendre les cours ce jour-là.

«À un problème exceptionnel, a dit Mme Massé, je pense qu’il faut prendre des moyens exceptionnels».

Elle a dit espérer que partout au Québec la population va elle aussi se rallier «à ce vaste mouvement de grève mondiale pour le climat», incluant «tous les ministres, tous les députés» de toutes les formations politiques.

QS invite aussi les employeurs à se montrer «compréhensifs» et à laisser leurs employés défiler dans les rues pour le climat, sans être pénalisés, a renchéri le député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois.

La jeune militante suédoise Greta Thunberg, qui a confirmé sa présence à la marche de Montréal le 27 septembre, a aussi été invitée à profiter de son séjour au Québec pour prendre la parole à l’agora de l’Assemblée nationale (mais pas au Salon bleu) et à s’adresser tant aux élus qu’aux citoyens souhaitant l’entendre. La réponse se fait toujours attendre.

C’est l’organisme La planète s’invite au parlement qui a lancé l’invitation à venir à Montréal à l’adolescente suédoise, devenue depuis un an une véritable figure emblématique de la lutte internationale aux changements climatiques.

Quant à lui, pressé par les partis d’opposition à s’entretenir avec la jeune militante de 16 ans, le premier ministre Legault s’est dit disposé à la rencontrer à son bureau de Montréal, si elle en manifestait le désir.

Elle s’était fait connaître l’an dernier en déclenchant un mouvement international de grèves scolaires pour sauver la planète.

Partout où elle passe, elle demande aux gouvernants de s’unir derrière les scientifiques et d’agir dès maintenant pour freiner les changements climatiques.

La lutte aux changements climatiques sera d’ailleurs la grande priorité du caucus solidaire, lors de la prochaine session parlementaire, qui débute mardi, a indiqué le leader parlementaire de Québec solidaire, M. Nadeau-Dubois.

QS prévoit déjà déposer plusieurs projets de loi destinés à «responsabiliser le Québec» sur ce plan.

On sait aussi que Québec solidaire va mener une lutte de tous les instants en Chambre contre deux projets du gouvernement : celui visant à approuver la construction d’une usine de liquéfaction de gaz naturel au Saguenay, le projet GNL, ainsi que le projet de construction d’un tunnel sous le fleuve Saint-Laurent entre Québec et Lévis pour désengorger la circulation.

«Il n’est pas question pour nous que ces deux projets-là passent», a dit le député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois.

Indépendance

Un autre chantier privilégié par Québec solidaire cet automne sera la promotion de l’indépendance du Québec, faisant ainsi concurrence à son éternel rival le Parti québécois (PQ).

Le prochain congrès du parti, en novembre, à Longueuil, portera sur le thème de l’indépendance du Québec.

QS cherchera à se démarquer du «nationalisme vieillot» du gouvernement caquiste et du PQ, a dit M. Nadeau-Dubois.

On proposera alors aux Québécois «une autre vision de l’identité québécoise, une vision rassembleuse, inclusive», promet-on.