En présence d’un membre de la communauté juive, d’un représentant de la communauté musulmane ainsi que de sa femme, et dans une salle de Saint-Léonard bondée de journalistes, l’ex-candidat du Parti libéral du Canada, Hassan Guillet, a demandé à Justin Trudeau et au parti de revenir sur leur décision de lui montrer la porte pour des commentaires jugés antisémites qu’il aurait tenus sur Facebook par le passé. Il a ajouté qu’il se sent « trahi ».

Lors de la lecture de son communiqué, M. Guillet a fait état d’un processus de longue haleine à l’intérieur du parti pour trouver un « plan d’action » qui permettrait de répondre aux accusations d’antisémitisme qui pourraient faire surface lors de la campagne électorale. En effet, M. Guillet avance qu’un plan d’action aurait été développé par les hautes instances du parti dès les premières semaines du mois d’août, alors qu’un document faisant état de ses anciens agissements sur Facebook leur aurait été communiqué.

Ce plan d’action n’aurait finalement jamais été mis à exécution, et, à sa plus grande surprise, vendredi dernier, un représentant du parti l’aurait contacté pour lui offrir un choix : la démission ou l’éjection. Selon M. Guillet, cette décision relèverait d’une crainte du Parti libéral face à une tourmente potentiellement dommageable en période électorale. « Ils avaient peur des médias », a-t-il avancé.

Les traces de tous propos pouvant être jugés antisémites sur Facebook ont été effacées, et ce, depuis un certain temps. « Je les ai supprimés après avoir eu une discussion avec des représentants du parti, parce que j’ai compris que cela pouvait représenter des problèmes pour des gens à l’intérieur du parti. » Il ajoute que le contrecoup face aux commentaires n’est pas venu de la société civile, mais bien de l’intérieur du parti.

Hassan Guillet s’est défendu avec véhémence d’arborer tout sentiment antisémite, et a insisté qu’au contraire, il est un militant pour la paix, en citant de nombreux exemples d’actions passées, notamment son discours en réponse aux attentats à la mosquée de Québec. Jonathan Kramer, un retraité du secteur de la finance de confession juive, a porté son appui à son ami. « Vous vous faites diffamer », a-t-il prononcé à l’endroit de M. Guillet.

Lors de sa défense chargée d’émotion, M. Guillet en a profité pour décocher une flèche au PLC. « On est en droit de se poser la question : est-ce de l’incompétence ou de la mauvaise foi ? », questionne l’ex-imam, assis en face d’affiches reprenant son portrait officiel de campagne, logo du Parti libéral en moins.

Pour l’instant, rien n’indique que le PLC reviendrait sur sa décision, et pour ce qui est des prochains développements à court terme pour Hassan Guillet : « Toutes les options sont ouvertes », a déclaré le principal intéressé.

« Aujourd’hui, on est à la case départ », a-t-il dit.