(Ottawa) Les leaders des principaux partis politiques pourraient croiser le fer à cinq reprises durant la campagne électorale à venir. Si tel devait être le cas, les chefs participeraient au même nombre de débats que durant la bataille électorale de 2015, même si la présente campagne sera deux fois moins longue.

Jusqu’ici, quatre débats ont été proposés et un cinquième est aussi dans les cartons. Et il se pourrait que le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, ne participe à aucun d’entre eux, selon des informations obtenues par La Presse.

Ainsi, deux joutes oratoires seront organisées par la nouvelle Commission des débats des chefs dans la région d’Ottawa. La première joute aura lieu en anglais le 7 octobre et la deuxième, en français le 10 octobre. Cinq chefs ont reçu leur invitation jusqu’ici : le chef du Parti libéral, Justin Trudeau, le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, le chef du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet et la leader du Parti vert, Elizabeth May.

Le magazine Maclean’s s’est associé au réseau Citytv pour organiser un troisième débat mettant aux prises quatre chefs qui aura lieu le 12 septembre, à Toronto. Les thèmes qui y seront abordés sont l’économie, les affaires étrangères, les affaires autochtones, l’énergie et l’environnement. Trois des quatre chefs ont confirmé leur participation, soit Andrew Scheer, Jagmeet Singh et Elizabeth May. Justin Trudeau n’a pas encore confirmé sa présence.

Le 1er octobre, l’organisme Munk Debates compte organiser un débat portant uniquement sur les affaires étrangères, comme il l’avait fait en 2015. Pour l’heure, seuls Andrew Scheer et Elizabeth May ont accepté l’invitation, tandis que Justin Trudeau et Jagmeet Singh n’y ont pas encore donné suite. Munk Debates a lancé une pétition en ligne pour exercer une pression populaire sur ces derniers.

Enfin, un cinquième et dernier débat, en français cette fois-ci, pourrait être organisé par le réseau TVA, selon nos informations. Aucune date n’a été confirmée, toutefois. Le débat reprendrait la formule des fameux « Face à face » qu’organise le réseau durant les campagnes fédérales ou provinciales.

Autant de débats, mais deux fois moins de temps

Durant la campagne électorale de 2015, qui avait duré en tout 78 jours, les chefs des principales formations politiques avaient croisé le fer en direct devant les caméras à cinq reprises.

La présente campagne devrait durer un minimum de 36 jours, et un maximum de 50 jours. Mais plusieurs croient que le premier ministre Justin Trudeau rendra visite à la gouverneure générale, Julie Payette, le 8 ou le 15 septembre pour lui demander de dissoudre le Parlement en vue d’un scrutin général le 21 octobre.

Un déclenchement des élections le 15 septembre entraînerait une campagne de 36 jours. Participer à cinq débats durant une campagne de cinq semaines pourrait s’avérer éreintant pour les chefs, qui doivent sillonner le pays, à l’exception du chef du Bloc québécois Yves-François Blanchet.

Hier, le chef du Parti conservateur Andrew Scheer a exhorté Justin Trudeau à confirmer sa participation aux autres débats le plus rapidement possible.

« Pourquoi Justin Trudeau refuse-t-il de participer au débat de Maclean’s/Citytv et au débat Munk ? Pourquoi se cache-t-il ? Le fait que Trudeau ait beaucoup de choses à cacher ne justifie pas qu’il ne participe pas aux débats », a-t-il affirmé.

Maxime Bernier est pour le moment exclu des deux débats organisés par la Commission des débats des chefs parce que son parti ne remplit pas au moins deux des trois critères d’admissibilité. Les trois critères sont les suivants : le parti doit présenter des candidats dans au moins 90 % des circonscriptions le 21 octobre ; le parti doit être représenté aux Communes par un député ayant été élu sous la bannière du parti ; les candidats du parti ont « une véritable possibilité » d’être élus ou ils ont eu, dans une élection générale passée, au moins 4 % des votes.

M. Bernier a récemment envoyé une lettre invitant la Commission à revenir sur sa décision en disant qu’au moins cinq candidats de son parti avaient des chances de l’emporter le 21 octobre. Une décision finale de la Commission sera rendue le 16 septembre.

Le chef autoproclamé du Parti populaire du Canada n’a par ailleurs reçu aucune invitation pour participer aux autres débats. « Nous n’avons été invités à aucun de ces débats jusqu’ici », a indiqué à La Presse Martin Masse, porte-parole du parti.