Fraîchement condamné par le commissaire à l’éthique dans le dossier SNC-Lavalin, Justin Trudeau dit ne pas douter que son « bilan » et ses « valeurs » seront plus importants aux yeux des électeurs le 21 octobre. Dans une entrevue accordée à La Presse, le premier ministre du Canada annonce qu’il plaidera pour la continuité afin de consolider les progrès enregistrés dans certains dossiers comme la lutte contre les changements climatiques. Il revient aussi sur un dossier épineux qui a monopolisé son premier mandat : les relations canado-américaines.

Relations Canado-Américaines : aucun dommage permanent, estime Justin Trudeau

Le premier ministre Justin Trudeau ne croit pas que le président américain Donald Trump ait changé de façon irrémédiable la nature des relations entre le Canada et les États-Unis, malgré ses nombreuses sorties intempestives.

Les relations entre les deux pays sont si profondes et si cruciales qu’aucun locataire de la Maison-Blanche ne peut véritablement les mettre en péril, a affirmé le premier ministre au cours d’une rencontre éditoriale avec La Presse, cette semaine, alors qu’il effectuait une tournée d’une poignée de circonscriptions entre Trois-Rivières et Sherbrooke en compagnie de trois ministres et des candidats libéraux.

La première conversation que j’ai eue avec lui [Donald Trump], je lui ai dit : “Monsieur le président, tu vas avoir mille choses par jour qui vont être des problèmes. Ma job, c’est de m’assurer que le Canada ne soit jamais un de ces problèmes.” Je lui ai dit cela et je pense que ça a bien marché.

Justin Trudeau

Alors qu’il s’apprête à solliciter un deuxième mandat des électeurs, cet automne, M. Trudeau a même dit avoir bon espoir de voir le Congrès américain ratifier la nouvelle mouture de l’Accord de libre-échange nord-américain d’ici la fin de l’année, à tout le moins avant le début du sprint de l’élection présidentielle américaine, l’an prochain.

« Le fond des relations canado-américaines, ce sont les millions de liens qui existent entre les Canadiens et les Américains. Ces liens s’étalent à tous les niveaux. Le président et le premier ministre sont alignés des fois, et d’autres fois, ils ne sont pas alignés.

« C’est sûr que l’on vit des moments de turbulence et d’imprévisibilité. Mais les relations canado-américaines vont survivre à Donald Trump et à son successeur et à tous ses successeurs », assure M. Trudeau.

Le Canada, les États-Unis et le Mexique ont conclu une nouvelle entente commerciale l’an dernier après 12 mois de négociations difficiles et parfois acrimonieuses. La nouvelle entente – l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) – n’a toutefois pas encore été ratifiée par les États-Unis en raison de l’opposition des élus démocrates au Congrès, qui exigent des modifications afin de resserrer les mesures de protection de l’environnement et des travailleurs.

L’administration Trump avait pourtant promis de l’avaliser avant la fin de l’été. Le Canada compte ratifier l’ACEUM une fois que Washington aura donné formellement sa bénédiction à l’accord. Jusqu’ici, le Mexique est le seul des trois pays signataires à l’avoir fait.

Conséquence directe de la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle de 2016 – un leader au tempérament imprévisible –, les relations canado-américaines et l’avenir même de l’ALENA ont forcé les libéraux de Justin Trudeau à ajuster considérablement le tir au cours de leur mandat. La bonne entente qu’affichait l’ex-président Barack Obama a vite cédé le pas à une hostilité sans retenue de la part du nouvel homme fort de la Maison-Blanche.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le premier ministre Justin Trudeau rencontre l’éditorialiste en chef de La Presse, François Cardinal, (à gauche) et son chef de bureau à Ottawa, Joël-Denis Bellavance, à Sherbrooke, le 20 août.

Insultes au G7

En plus de brandir à quelques reprises la menace de déchirer cet accord s’il était impossible de le renégocier à l’avantage des États-Unis, Donald Trump a imposé des tarifs douaniers sur les exportations canadiennes d’acier et d’aluminium – tarifs qui ont été retirés en mai, 12 mois après leur entrée en vigueur.

Le président américain a aussi soutenu que le Canada était un mauvais partenaire commercial en invoquant des statistiques erronées, sans compter qu’il a accusé Justin Trudeau d’être un leader « faible » et « malhonnête » après avoir participé au sommet du G7 dans Charlevoix en juin 2018.

Malgré les coups de gueule du président, l’équipe de négociateurs menée par la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a permis au Canada de conclure un accord qui est « très semblable » à l’ALENA, selon le premier ministre.

Non, je ne pense pas que cela va changer les relations canado-américaines de façon permanente.

Justin Trudeau

M. Trudeau affirme aussi qu’il n’est pas inquiet outre mesure de l’incertitude qui continue de planer sur le nouvel accord en raison de la lenteur du Congrès américain à l’adopter.

« Je pense que cela va pouvoir se régler avant les élections américaines. On espère que cela va se faire cet automne. Il y a certainement une piste vers cela. Je pense que les démocrates vont peut-être vouloir des concessions sur des éléments qui sont bons pour le Canada, c’est-à-dire l’environnement, la protection des travailleurs ou des choses comme cela que l’on pourrait très bien accepter. Avec une petite victoire pour les démocrates, ça va être aussi une victoire pour les Américains et pour M. Trump », analyse-t-il.

Cela dit, le Canada n’a pas l’intention de renégocier les fondements de l’ACEUM. Tout au plus serait-il prêt à ajouter une annexe qui pourrait satisfaire les exigences des élus démocrates. « On ne va pas rouvrir l’accord. Si jamais les démocrates exigent quelques changements que le Canada peut accepter, on pourrait ajouter une annexe. Mais on ne va pas rouvrir l’accord. »

Menace prise au sérieux

Au sujet de la menace maintes fois brandie par le président américain de déchirer l’ALENA, Justin Trudeau affirme que son gouvernement l’a prise très au sérieux dès qu’il l’a proférée. Il s’est préparé en fonction du pire scénario dès le départ en établissant des liens étroits avec les principaux membres de son administration.

« Nous avons pris cette menace au sérieux parce qu’il avait démontré pendant toute sa carrière sa croyance que les autres avaient profité des États-Unis. Il s’était vraiment accroché à cela. Il a souvent dit à sa base que l’ALENA était terrible, qu’il voulait le renégocier. On savait que quand il disait que l’ALENA, c’était terrible, il ne parlait pas du Canada. Il parlait du Mexique. On savait aussi qu’il creusait un petit peu pour trouver des choses qu’il n’aimait pas du Canada et il en a trouvé. Mais on savait aussi qu’on avait tellement de bons arguments pour pouvoir trouver une façon de passer au travers. »

PHOTO LARS HAGBERG, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

L’ancienne ministre de la Justice et procureure générale du Canada Jody Wilson-Raybould

L’éthique : un enjeu durant la campagne

Le premier ministre Justin Trudeau reconnaît que les questions d’éthique seront un enjeu durant la prochaine campagne électorale. Les partis de l’opposition ne manqueront pas de relever qu’il est le seul premier ministre dans l’histoire du pays à s’être fait taper sur les doigts à deux reprises par le bureau du commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique.

La première fois, c’était en décembre 2017, quand l’ancienne commissaire Mary Dawson a conclu que le premier ministre avait enfreint la Loi sur les conflits d’intérêts en passant des vacances familiales sur l’île privée du richissime Aga Khan, du 26 décembre 2016 au 4 janvier 2017, alors que la fondation de ce dernier faisait du lobbying auprès du cabinet pour obtenir des subventions du gouvernement canadien.

La deuxième fois, c’était la semaine dernière, quand le commissaire Mario Dion a conclu que M. Trudeau avait enfreint la Loi sur les conflits d’intérêts en usant de sa position d’autorité pour tenter de convaincre son ancienne ministre de la Justice et procureure générale, Jody Wilson-Raybould, d’intervenir en faveur de SNC-Lavalin pour éviter à la firme de génie-conseil de Montréal un procès criminel en lien avec ses activités en Libye. Le premier ministre avait dans un premier temps démenti cette histoire lorsque l’affaire a éclaté.

Les questions d’éthique et d’ordre moral sont toujours un enjeu dans une campagne. Mais je pense que les gens vont regarder les valeurs, le bilan, la personne qui se présente pour être premier ministre, et ils vont faire leur choix.

Justin Trudeau

« Ils vont entendre les critiques des adversaires. Ils vont entendre les explications. Quand j’ai fait des erreurs, je l’ai avoué. Je me suis excusé même une couple de fois. Mais quand je fais ma job pour défendre des emplois, je vais être ferme là-dessus. J’ai confiance que les Canadiens vont avoir une perspective raisonnable, nuancée et généreuse aussi. Je crois que les Canadiens vont faire la part des choses. »

Séparatisme albertain : un « jeu dangereux »

Le premier ministre Justin Trudeau accuse son homologue albertain Jason Kenney de souffler de manière irresponsable sur les braises du séparatisme en Alberta à des fins partisanes.

Il s’agit là d’un « jeu dangereux » qui pourrait avoir de lourdes conséquences, a affirmé M. Trudeau au cours d’une rencontre éditoriale avec La Presse cette semaine.

« C’est assez irresponsable. Le rôle de tout premier ministre, que ce soit au niveau provincial ou au niveau fédéral, c’est de bien servir tous ses citoyens, et non pas de chercher à exploiter des différends ou d’augmenter l’insatisfaction des gens », lance le premier ministre.

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Rencontre entre le premier ministre albertain, Jason Kenney, et son homologue fédéral, au bureau
du premier ministre Justin Trudeau, à Ottawa, le 2 mai

Depuis sa victoire aux élections provinciales tenues en avril, Jason Kenney multiplie les attaques contre le gouvernement libéral de Justin Trudeau, l’accusant d’adopter des politiques qui empêchent sa province d’exploiter ses ressources naturelles d’une manière qui pourrait relancer son économie. Il a promis de tout mettre en œuvre pour s’assurer que les conservateurs d’Andrew Scheer remportent la victoire aux élections du 21 octobre.

Advenant que les libéraux obtiennent un autre mandat majoritaire, des Albertains promettent de faire campagne pour la séparation de leur province du reste du Canada, a constaté La Presse durant une tournée des provinces de l’Ouest cet été.

Durement frappés par une crise économique qui dure depuis près de cinq ans, les Albertains ne décolèrent pas depuis que le gouvernement Trudeau a adopté deux lois qui, selon eux, heurtent leur province de plein fouet. La Loi sur l’évaluation d’impact (projet de loi C-69), qui resserre les critères d’évaluation environnementale des projets de développement de ressources naturelles, et la Loi sur le moratoire relatif aux pétroliers (projet de loi C-48), qui interdit le passage de pétroliers dans une partie de la côte de la Colombie-Britannique, ont été adoptées à la toute fin de la session parlementaire, en juin.

Pis encore, les travaux de prolongement de l’oléoduc Trans Mountain, acquis par le gouvernement fédéral de la société américaine Kinder Morgan l’an dernier pour la somme de 4,5 milliards de dollars, tardent à commencer. Jason Kenney compte tenir un référendum en Alberta au plus tard en 2021 pour forcer Ottawa à modifier le programme fédéral de péréquation si les choses ne s’améliorent pas d’ici là.

Cette menace séparatiste, c’est Jason Kenney qui est en train d’en parler. C’est lui qui est en train de faire des accusations à ce sujet. Je pense que cela fait partie d’une stratégie politique qu’il a pour contrer un parti [le Parti libéral du Canada] avec lequel il est en désaccord.

Justin Trudeau

M. Trudeau, dont le père Pierre Elliott Trudeau a combattu durant toute sa carrière le mouvement souverainiste au Québec, pourrait bien se retrouver devant une crise d’unité nationale venant de l’ouest du pays. Un sondage mené par la firme Abacus Data, publié en juillet, a révélé que 25 % des Albertains appuyaient la souveraineté de leur province. Au Québec, 28 % des répondants ont dit souhaiter la souveraineté, selon la firme.

M. Trudeau affirme qu’aucun premier ministre d’une province n’avait évoqué l’idée de claquer la porte de la fédération quand Stephen Harper était au pouvoir, même s’il était complètement en désaccord avec les politiques de son gouvernement conservateur à Ottawa.

« Oui, je comprends qu’on peut certainement être en désaccord avec certaines de nos politiques. On a vécu cela quand il y avait des premiers ministres provinciaux qui étaient progressistes et que Stephen Harper était au fédéral. Mais il n’y avait personne qui a alimenté la séparation. C’est un jeu plutôt dangereux, particulièrement à cause de cette montée du populisme, cette montée de la partisanerie extrême, comme nous sommes en train de le voir aux États-Unis et ailleurs », soutient-il.

« On agit pour l’Alberta »

M. Trudeau rejette aussi les accusations selon lesquelles les déboires économiques de l’Alberta laissent son gouvernement libéral indifférent. Il rappelle que c’est son gouvernement qui, contre toute attente, a décidé d’acheter l’oléoduc Trans Mountain pour mener à bien les travaux de prolongement qui permettront d’en tripler la capacité.

Trans Mountain relie déjà la ville d’Edmonton à celle de Burnaby, en banlieue de Vancouver. Le projet d’expansion était à risque à cause des batailles juridiques menées par la province de la Colombie-Britannique, entre autres choses.

« Quand j’ai choisi de sécuriser l’oléoduc Trans Mountain en l’achetant pour le gouvernement fédéral, je ne m’attendais pas à ce qu’on m’applaudisse en Alberta. Je connais très bien le contexte politique. Mais je savais très bien aussi qu’on n’allait pas m’applaudir non plus ici au Québec ou ailleurs. On prend des décisions qui sont les bonnes décisions en mettant de côté la partisanerie », dit-il.

« Donc, j’ai fait cela parce que c’était la bonne chose à faire pour le pays. Je ne m’attendais pas tout d’un coup à devenir populaire en Alberta, mais c’est quelque chose que je voulais démontrer que même si je ne suis pas le choix de la majorité comme premier ministre, on agit pour l’Alberta. On a investi plus d’argent en infrastructures en Alberta que dans le temps de M. Harper. Je fais plus d’événements publics en Alberta depuis que je suis premier ministre que Harper en a fait lorsqu’il était au pouvoir, et c’était un député de l’Alberta. »

PHOTO GEOFF ROBINS, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

En légalisant la marijuana à des fins récréatives, le 17 octobre 2018, le Canada est devenu le premier pays du G7 – et le deuxième pays au monde après l’Uruguay – à adopter une telle mesure.

Cannabis : discussion père-fils autour de la légalisation

Promesse phare des libéraux durant la dernière campagne électorale, la légalisation de la marijuana à des fins récréatives a eu un impact sur la jeune famille de Justin Trudeau.

Son fils aîné, Xavier Trudeau, qui aura 12 ans le 18 octobre, lui a demandé des explications. Pourquoi le gouvernement qu’il dirige a-t-il décidé de légaliser cette drogue douce l’automne dernier ?

Il lui a demandé des explications parce que certains de ses amis à l’école lui avaient lancé quelques boutades à ce sujet. « Ton père a légalisé la marijuana ! », lui a-t-on dit notamment.

Devant Xavier, Justin Trudeau a joué la carte de la franchise. Il lui a d’abord dit qu’il avait déjà consommé de la marijuana et qu’il avait détesté cela. Ensuite, il lui a expliqué les raisons qui l’avaient motivé à légaliser la marijuana. Durant cette conversation entre un père et son fils, la sœur de Xavier, Ella-Grace, qui a 10 ans, était tout ouïe.

Oui, ils [Xavier et Ella-Grace] ont des amis et ils leur ont dit : “Ton père a légalisé la marijuana.” J’ai dû leur expliquer, comme je l’explique à tout le monde, pourquoi je l’ai fait. Je l’ai fait pour qu’on contrôle mieux cela, comme on contrôle l’alcool.

Justin Trudeau

« Je leur ai partagé mon expérience. Ils voient très bien que je ne bois pas beaucoup, que je ne fume pas et que je ne prends pas de marijuana. C’est un choix que je fais. D’autres gens font d’autres choix. Mais j’espère que vous allez avoir la sagesse de faire les bons choix. Juste parce que c’est légal, cela ne veut pas dire que c’est quelque chose de responsable à faire », ajoute-t-il.

PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Justin Trudeau avec ses enfants Ella-Grace et Xavier

La consommation de cannabis a été légalisée au pays le 17 octobre 2018. Le Canada est ainsi devenu le premier pays du G7 –  et le deuxième pays au monde après l’Uruguay  – à adopter une telle mesure.

La deuxième phase de cette réforme, soit la vente légale de produits comestibles et dérivés du cannabis comme des friandises, des boissons ou des crèmes pour la peau, entrera en vigueur à la mi-décembre.

Le premier ministre Justin Trudeau invite à la patience ceux qui doutent que la légalisation de la marijuana permettra de faire échec au crime organisé, qui tire de larges profits en vendant cette drogue sur le marché noir.

« On savait toujours que c’était quelque chose qui allait prendre quelques années pour établir un marché légal qui n’existait pas pour remplacer un marché illégal. […] Le but de la politique, ce n’était pas de rendre cela plus facile d’acheter du cannabis. Ce n’était pas notre objectif. Le but était de donner une alternative légale à un comportement illégal que beaucoup de Canadiens faisaient le choix de faire », affirme-t-il.

« C’est plus difficile pour les enfants d’en acheter. Le contrôle de la qualité est mieux assuré. Et les profits ne vont pas dans les poches du crime organisé. C’est une victoire à ce niveau. Mais on a vu dans l’Oregon et ailleurs que ça prend quelques années pour que ça s’implante comme il faut », ajoute-t-il.

Le gouvernement fédéral a fixé à 18 ans l’âge minimum pour consommer de la marijuana. Selon M. Trudeau, il s’agit d’une décision qui s’appuie sur des recommandations d’experts. Si l’âge minimum avait été fixé à 21 ans, le marché noir aurait pu continuer à prospérer en approvisionnant les clients âgés de 18 à 21 ans.

« Le marché noir aurait de la difficulté à survivre en ayant juste des clients de 17 ans et moins. C’est pour cela que nous avons fixé l’âge légal à 18 ans. Regardez ce qui se passe aux États-Unis avec la boisson. L’âge minimum est de 21 ans. Est-ce que ça empêche vraiment les jeunes de 19 ans de boire ? Non », a-t-il dit.

Le gouvernement fédéral a toutefois laissé le soin aux provinces d’établir un autre âge minimum. Le premier ministre du Québec, François Legault, a promis de ramener à 21 ans l’âge légal pour consommer du cannabis en raison des effets de cette drogue sur le développement du cerveau.

« Il n’a pas encore fait les changements, note Justin Trudeau. C’est son choix de le faire. Mais on verra. Nous avons agi en fonction des recommandations des experts et des scientifiques. Ils ont dit que si tu laisses une prohibition pour les utilisateurs de 18 ans à 21 ans, le marché noir peut survivre juste avec ce segment de la population. »