(Québec) Le Parti québécois salue la volonté du gouvernement Legault de créer un poste de Commissaire à la langue française, mais il considère que des changements supplémentaires à la loi 101 sont nécessaires.

La Presse a révélé mardi que Québec envisage de créer un nouveau chien de garde relevant de l’Assemblée nationale afin de renforcer la protection du français.

Le PQ y voit un « soubresaut d’énergie, un éveil pour renforcer la loi 101 », alors que tout changement à la Charte de la langue française semblait écarté jusqu’ici.

« Enfin, il semble y avoir peut-être une lueur de volonté politique pour ce gouvernement nationaliste d’agir pour renforcer le statut du français au Québec. C’est sûr qu’on va appuyer des mesures comme celle-là. Mais ce n’est pas une panacée », a affirmé le député des Îles-de-la-Madeleine, Joël Arseneau, porte-parole du PQ en matière de langue française.

Le PQ compte faire pression sur le gouvernement pour que d’autres modifications soient apportées à la loi 101. Il veut, par exemple, que les entreprises de 26 à 49 employés y soient assujetties. C’était l’une des mesures comprises dans un projet de loi déposé par le gouvernement Marois en 2013, mais jamais adopté. « On peut ramener » l’idée d’interdire aux étudiants francophones et allophones de fréquenter un cégep anglophone, a-t-il ajouté, un sujet délicat qui a fait l’objet de bien des débats au PQ dans les dernières années. Le député considère que le français est « en recul », « surtout à Montréal là où la bilinguisation est rampante ».

Un Commissaire à la langue française serait chargé entre autres de recevoir les plaintes du public et de formuler des recommandations à Québec sur les mesures à prendre pour préserver le statut du français comme langue commune. Il relèverait de l’Assemblée nationale et agirait donc en toute indépendance par rapport au gouvernement.

Un tel ombudsman est nécessaire selon M. Arseneau, car « on soupçonne depuis des années que l’Office québécois de la langue française n’est pas totalement indépendant ». Il en veut pour preuve un épisode survenu le printemps dernier : l’Office avait subitement déposé des études sur le français quelques minutes seulement avant que la ministre de la Culture et des Communications, Nathalie Roy, ne soit interrogée par l’opposition dans le cadre d’une interpellation à l’Assemblée nationale. Ce bilan sur l’état de la langue était le premier depuis 12 ans, alors que la loi en exige un tous les cinq ans.