(Montréal) L’ex-chef du Bloc québécois Gilles Duceppe croit qu’une fenêtre s’ouvre pour le parti indépendantiste à l’approche de l’élection fédérale prévue cet automne. Celui qui a été le tout premier député élu de l’histoire du Bloc participait, mercredi soir, à l’inauguration du local électoral de son ancienne circonscription montréalaise.

Le candidat Michel Duchesne, défait dans Outremont lors de l’élection partielle de février dernier, aura l’occasion de tenter sa chance à nouveau dans Laurier – Sainte-Marie. Son local aura pignon sur rue tout près de la station de métro Beaudry, au cœur du village gai.

En entretien téléphonique tout juste avant l’événement inaugural, Gilles Duceppe a expliqué qu’il n’avait pas d’intention précise concernant son implication dans la prochaine campagne électorale, mais qu’il était content d’offrir son aide au parti.

« Quand on me demande, si le national est d’accord, j’y vais », a-t-il résumé.

Un peu plus tôt cette année, on a pu le voir à Alma, au Lac-Saint-Jean, où il entend donner un coup de main à la campagne de son fils Alexis Brunelle-Duceppe.

Puis, la fin de semaine dernière, il s’est rendu à Saint-Liboire pour appuyer le candidat Simon-Pierre Savard-Tremblay, qui effectuait une tournée de porte à porte dans sa circonscription de Saint-Hyacinthe – Bagot. Un contact avec la population qu’il a qualifié de « très positif ».

« C’est toujours si le national est d’accord. C’est leur stratégie, ce n’est pas la mienne, je n’ai pas de stratégie à faire là », a-t-il insisté. Son implication risque cependant de ralentir plus on s’approchera de la véritable campagne électorale, puisque M. Duceppe agira à titre d’analyste à Radio-Canada, à CTV et à La Presse.

« J’aurai moins de temps à ce moment-là, bien évidemment ! », a commenté celui qui a représenté le Bloc à Ottawa de 1990 à 2011.

En ce qui concerne son observation de la scène politique fédérale, l’homme qui a dirigé le parti de 1997 à 2011 avant de revenir pour l’élection de 2015 estime que le Bloc peut profiter du fait que « les autres partis vont être en contradiction sur beaucoup de sujets ».

Il cite notamment la laïcité et le droit du Québec à décider de son avenir. Gilles Duceppe rappelle que le gouvernement fédéral conteste toujours la constitutionnalité de la « Loi sur l’exercice des droits fondamentaux et des prérogatives du peuple québécois et de l’État du Québec ».

Cette loi, qui a fait l’objet d’une motion unanime à l’Assemblée nationale du Québec, prévoit qu’aucun autre gouvernement ne peut contraindre « la volonté démocratique du peuple québécois à disposer lui-même de son avenir ».

Par ailleurs, il croit que le Bloc a aussi un avantage dans la qualité de sa plateforme en matière d’environnement ainsi que dans sa défense des intérêts du Québec avant ceux du Canada.

« Le Bloc n’est pas pris avec ce problème qu’ont les autres députés québécois d’être en minorité dans leur propre caucus. Il y a toujours deux discours de l’autre côté », constate-t-il, sans toutefois vouloir se prononcer sur toute forme de prédiction.