(Ottawa) Des députés conservateurs veulent que les services de renseignements vérifient si un ancien ambassadeur du Canada a encouragé la Chine à s’immiscer dans les prochaines élections fédérales.

John McCallum, ancien ministre du gouvernement libéral et ambassadeur en Chine de 2017 à 2019, a récemment déclaré au South China Morning Post qu’il avait averti le ministère chinois des Affaires étrangères que des actions plus néfastes à l’encontre du Canada ne feraient que contribuer à l’élection d’un gouvernement conservateur jugé moins favorable à Pékin.

La chef adjointe de l’opposition officielle, Lisa Raitt, et le porte-parole conservateur en matière de sécurité publique, Pierre Paul-Hus ont écrit une lettre au directeur du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), David Vigneault, pour porter à son attention les propos qualifiés de « très troublants » de M. McCallum. Selon eux, les déclarations de l’ancien ambassadeur méritent de retenir l’attention du SCRS.

La ministre des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, a déclaré jeudi qu’il était « hautement inapproprié » pour tout Canadien d’avertir tout gouvernement étranger de l’influence qu’il pourrait avoir sur des élections canadiennes.

Le premier ministre Justin Trudeau a évité de répondre aux questions concernant M. McCallum lors d’une conférence de presse vendredi matin, se contentant de dire que Mme Freeland avait déjà abordé la question.

Il n’a pas non plus répondu au journaliste qui lui demandait pourquoi le Canada n’avait pas encore nommé un successeur à M. McCallum. Celui-ci a remis sa démission en janvier après avoir rompu publiquement avec la position officielle au sujet de la détention de deux Canadiens en Chine.