(Ottawa) Le gouvernement se réjouit de l’enthousiasme affiché par certains groupes autochtones face à l’opportunité d’achat du pipeline Trans Mountain, mais rappelle qu’un processus de consultation doit être mené avant que toute transaction puisse se concrétiser.

Le groupe Project Reconciliation s’est dit prêt mardi à déposer très prochainement une offre pour racheter l’oléoduc dont le gouvernement s’est porté acquéreur au coût de 4,5 milliards.

« Il y a un pipeline vers la réconciliation et nous devrions le prendre », a déclaré par voie de communiqué Delbert Wapass, fondateur du regroupement composé de centaines de communautés autochtones de l’Alberta et de la Saskatchewan.

« Nous avons travaillé sur quelque chose qui profitera à toutes les parties, et ce sera prêt aussi rapidement que la semaine prochaine. Lorsque le gouvernement voudra parler, nous serons prêts », a précisé dans la même déclaration Steve Mason, directeur général.

Lorsque le fédéral a annoncé qu’il donnait pour une seconde fois le feu vert au projet d’expansion de Trans Mountain, Justin Trudeau s’était engagé à lancer une ronde de consultations auprès des peuples autochtones afin que ceux-ci puissent en bénéficier.

« Les Autochtones pourraient devenir propriétaires à 25 %, 50 %, voire 100 %. Ce sont des conversations que nous serons heureux d’avoir », disait-il en conférence de presse le 18 juin dernier aux côtés de cinq de ses ministres.

Selon ce qu’a rapporté l’agence Reuters, Project Reconciliation serait prêt à mettre sur la table une offre d’achat de 6,9 milliards. Dès cette année, le groupe voudrait devenir propriétaire à 51 % du projet en injectant 2,3 milliards.

Au bureau du ministre des Finances, Bill Morneau, tout en se réjouissant de « l’intérêt manifesté par des groupes autochtones », on a prévenu qu’il devait se tenir un processus de discussion plus large, en bonne et due forme.

« Il est important que les communautés autochtones aient une occasion de tirer des avantages économiques supplémentaires du projet au profit de leurs communautés », a écrit à La Presse son directeur des communications, Pierre-Olivier Herbert.

Il a spécifié qu’un groupe d’experts externes serait mis sur pied pour aider à mener ces discussions « dans les prochaines semaines ». En annonçant l’approbation du projet, Justin Trudeau avait affirmé que les travaux d’expansion devraient s’amorcer cet été.

Il avait cherché à minimiser la grogne en promettant, du même souffle, que les profits de la vente du pipeline et les revenus fiscaux liés à son exploitation seraient utilisés pour financer des projets visant à aider le Canada à accélérer sa « transition énergétique ».

Le chef conservateur Andrew Scheer ne s’était pour sa part pas engagé à maintenir la décision de réinvestir les profits découlant de l’exploitation et de la privatisation de Trans Mountain dans des énergies propres.