Après deux ans à la présidence du Parti québécois, Gabrielle Lemieux cédera sa place lors du congrès de novembre.

« Je voulais l’annoncer dès maintenant pour laisser quelques mois de réflexion à ceux qui envisageront de prendre le relais », a-t-elle annoncé à La Presse, hier.

Rien à voir avec un désaveu. Sa décision a tout à voir avec une impossible « conciliation travail-famille-politique ».

C’est que la présidence du Parti québécois est un travail bénévole et un travail particulièrement prenant depuis les dernières élections, qui ont obligé le parti à s’atteler à sa reconstruction.

Or, Gabrielle Lemieux travaille aussi à temps plein en éthique au CUSM, tout en étant mère d’une enfant de bientôt 3 ans à qui elle aimerait offrir un petit frère ou une petite sœur. Tout cela mis ensemble, ça commençait à faire un peu, beaucoup.

Dans les conférences de presse, en entrevue, dans les coulisses, Mme Lemieux a beaucoup été vue avec son bébé, les premiers temps de sa présidence.

« Au début, tous les caucus se faisaient à Québec et je devais être sur place. Cela signifiait six heures de route, tous les mercredis, pour une réunion de deux heures. C’est clair que je pouvais mieux utiliser mon temps. Puis, à un moment donné, il a été décidé que je pourrais participer à des caucus par téléphone. Si l’on veut que davantage de jeunes et de parents s’impliquent en politique, il faudra songer à des accommodements de ce genre. »

Continuer de croire

Péquiste elle est, péquiste elle demeure, insiste celle qui a pris sa carte de parti à 18 ans et qui croit depuis toujours en ce parti. En ses idées sociales-démocrates, en sa capacité de se renouveler, de porter une vision comme celle qui a permis la création des CPE, notamment.

Et surtout, elle croit toujours en la nécessité d’un Québec indépendant.

« Le nationalisme, c’est bien ; l’indépendance, c’est mieux ! », lance-t-elle.

Les dernières années ont été très difficiles pour le Parti québécois, qui a été relégué au rôle de troisième groupe d’opposition. Le départ de sa plus jeune députée, Catherine Fournier, a aussi été durement ressenti. « En même temps, bien avant cela, une réflexion de fond avait été entreprise. Tout a été mis sur la table, sauf l’indépendance. »

Sa ferveur indépendantiste et son goût de la politique l’amèneront-ils à se porter candidate aux prochaines élections ?

Prudente, elle ne ferme pas la porte, mais ne l’ouvre pas non plus.

Il lui reste encore quatre mois à la présidence. Des consultations sur le terrain auprès des militants se terminent à la fin de juin.

Tout le processus devra déboucher sur « un nouveau texte fondamental d’une page ou deux, maximum » qui résumera les valeurs et les priorités du parti.