(Québec) Des organismes ont manifesté devant l’Assemblée nationale, mardi midi, pour exprimer leur opposition au projet de loi 21 sur la laïcité de l’État.

Selon l’une des porte-parole du rassemblement, Hanadi Saad, environ 150 personnes se sont déplacées à la fontaine de Tourny malgré la pluie pour participer à l’événement.

Les manifestants ont reçu l’appui du député solidaire Sol Zanetti et du libéral David Birnbaum, qui sont venus les visiter, selon Mme Saad, qui est aussi présidente de Justice Femme.

Dans un communiqué diffusé avant la manifestation, le Forum musulman canadien a reproché au gouvernement Legault de vouloir faire adopter son projet de loi sans tenir compte des fortes objections et des préoccupations exprimées au Québec et ailleurs. Kathy Malas, vice-présidente de l’organisme, soutient que les implications du projet de loi 21 portent atteinte aux droits fondamentaux, surtout ceux des Québécoises.

Pour sa part, Ehab Lotayef, du Mouvement pour les droits des citoyens, croit que la conscience du Québec est en jeu. Il qualifie le texte du projet de loi de discriminatoire et injuste, déplore qu’il n’y ait pas eu de consultation adéquate et qu’on n’ait pas étudié les effets du projet de loi sur des générations de Québécois.

Boris Dolin, de la congrégation juive Dorshei Emet, ajoute que le projet de loi ne fera que créer un climat de discrimination accrue et qu’il s’agit fondamentalement d’un acte de peur et de racisme. Il ajoute que la communauté juive s’oppose à toute tentative de diviser et de promouvoir la haine.

«À Justice Femme, après le dépôt de projet de loi jusqu’au mois de mai, on a vu une augmentation des cas de discrimination, qui est très alarmante», a ajouté Mme Saad.

Le ministre de l’Immigration, de la Diversité et de l’Inclusion, Simon Jolin-Barrette, a fait savoir qu’il voulait que le projet de loi 21, de même que le projet de loi 9 sur l’immigration, soient adoptés par l’Assemblée nationale dès que possible.

Le projet de loi 9 prévoit une refonte des critères de sélection des immigrants, axés désormais sur les habiletés professionnelles. Il vise aussi à éliminer 18 000 dossiers pendants de candidats à l’immigration déposés selon le système actuel. Il prévoit de plus imposer par règlement des tests de français et de valeurs.