(Toronto) Le gouvernement de l’Ontario renonce finalement à imposer cette année aux municipalités des coupes budgétaires rétroactives qui auraient pu mettre en péril certains programmes de santé publique, des services de garde et des services ambulanciers dans les villes.

Les municipalités avaient fortement réagi contre ces mesures d’austérité annoncées alors qu’elles avaient déjà adopté leur budget de cette année. Les maires affirmaient qu’ils devraient augmenter les taxes ou réduire les services pour compenser ce manque à gagner.

Le premier ministre Doug Ford soutient que « tous les maires à qui il avait parlé » acceptaient de réaliser des économies dans leur propre budget, mais qu’ils avaient besoin de plus de temps. Il leur laisse donc une année, pendant laquelle le gouvernement provincial maintiendra le financement prévu dans certains secteurs névralgiques.

Les progressistes-conservateurs tentent de réduire le déficit de la province, qui atteint 11,7 milliards. Ils avaient annoncé une série de compressions budgétaires dans les municipalités, touchant notamment la santé publique, les services de garde, les services d’ambulance, les bibliothèques, le tourisme et les offices de protection de la nature. Les coupes, combinées à l’annulation de la hausse prévue de la part des municipalités dans la taxe sur l’essence, se traduisaient par un manque à gagner de plus d’un demi-milliard de dollars par année pour les villes.

M. Ford a déclaré lundi que les réductions seront suspendues cette année pour la santé publique, les garderies et les ambulances.

Le maire de Toronto, John Tory, qui avait mené la charge contre ces coupes, a déclaré lundi qu’il espérait un processus collaboratif visant à déterminer les gains d’efficacité des deux ordres de gouvernement.

La chef néo-démocrate, Andrea Horwath, a estimé lundi que M. Ford admettait maintenant que ses compressions étaient erronées, mais elle estime qu’il aurait dû écouter les municipalités plus tôt. « Tout gouvernement digne de ce nom engagerait une conversation avec ses partenaires avant des réductions massives rétroactives sur leur budget », a-t-elle déclaré à l’Assemblée législative.

Le maire Tory avait prévenu que les coupes dans la santé publique toucheraient notamment des services comme les programmes de petits déjeuners pour les élèves, les programmes de vaccination et les tests de qualité de l’eau.

Le gouvernement n’a pas chiffré ce que sa volte-face temporaire coûtera au trésor public. La semaine dernière, le premier ministre Ford a annoncé que la province aiderait financièrement les municipalités pour qu’elles réexaminent tous leurs postes budgétaires.