(Ottawa) Le premier ministre de l’Alberta, Jason Kenney, a déclaré que si le projet de loi fédéral sur la refonte des évaluations environnementales était adopté, il mettrait en péril l’unité du Canada et créerait « un défi constitutionnel immédiat ».

M. Kenney se trouve vendredi matin devant le Comité sénatorial de l’énergie pour parler du projet de loi C-69, qu’il appelle le projet de loi « finies les pipelines ».

Il explique au comité que ce projet de loi enfreint de manière flagrante le droit constitutionnel de l’Alberta de réglementer ses ressources naturelles.

La loi établit un nouveau processus d’examen des grands projets d’envergure nationale ou de compétence fédérale.

Les libéraux fédéraux affirment qu’il est nécessaire de rétablir la confiance dans le processus d’évaluation et d’enfin réaliser de grands projets, mais les critiques jugent qu’il confère trop de pouvoir politique au cabinet fédéral.

Rencontre Trudeau-Kenney

Plus tard dans la journée, M. Kenney rencontrera le premier ministre Justin Trudeau, l’ennemi politique qu’il a attaqué sans relâche dans sa tentative de devenir le premier ministre de l’Alberta.

M. Kenney, un ancien ministre conservateur fédéral, a passé la campagne électorale albertaine à attaquer M. Trudeau autant, peut-être même davantage, que sa principale adversaire provinciale, Rachel Notley. Les conservateurs unis de Jason Kenney ont battu les néo-démocrates au pouvoir le 16 avril.

En cours de campagne, M. Kenney a exhorté à plusieurs reprises les Albertains à renverser ce qu’il a appelé « l’alliance Trudeau-Notley » et a partagé une scène, à un certain moment, avec le chef conservateur fédéral Andrew Scheer.

Il a également promis de poursuivre en justice les libéraux pour l’imposition d’une taxe sur le carbone et a menacé d’organiser un référendum sur la péréquation fédérale si aucun progrès substantiel n’était réalisé dans la construction d’un pipeline pour acheminer le pétrole de l’Alberta vers les marchés étrangers.