(Caracas) Le Venezuela a accusé lundi Ottawa d’accompagner l’« aventure belliciste » du président américain Donald Trump, après que le Canada, qui reconnaît l’opposant Juan Guaidó comme président par intérim, a annoncé de nouvelles sanctions contre de hauts responsables du gouvernement de Nicolas Maduro.

« En accompagnant l’aventure belliciste et criminelle de Donald Trump contre le Venezuela, le premier ministre (Justin) Trudeau retire au Canada sa nature d’acteur fiable dans le dialogue », a estimé le ministère des Affaires étrangères vénézuélien dans un communiqué.

Le gouvernement de Nicolas Maduro rejette « catégoriquement » cette nouvelle salve de sanctions d’Ottawa et accuse le Canada d’avoir « jeté le masque ».

« L’alliance avec des criminels de guerre qui ont déclaré leur intention de détruire l’économie vénézuélienne afin d’infliger des souffrances au peuple et de piller les richesses du pays met en évidence l’attitude hypocrite du gouvernement d’Ottawa dans sa préoccupation factice pour les droits de l’homme », a encore réagi la diplomatie vénézuélienne.

Ces nouvelles sanctions visent 43 personnalités « responsables de la détérioration de la situation au Venezuela », hauts responsables du gouvernement Maduro ou gouverneurs régionaux, selon la ministre canadienne des Affaires étrangères Chrystia Freeland. Elle a justifié ces mesures par les « actions antidémocratiques du régime Maduro ».

Les sanctions consistent en un gel des avoirs des personnes visées et une interdiction d’effectuer des transactions avec le Canada. Elles s’ajoutent à des mesures déjà prises par Ottawa à l’encontre de 70 autres responsables vénézuéliens.

Le Canada, tout comme les États-Unis et une cinquantaine de pays, a reconnu le chef de file de l’opposition Juan Guaidó comme président par intérim du pays latino-américain. Le gouvernement de Nicolas Maduro voit dans le geste de Juan Guaidó une tentative de coup d’État soutenue par Washington.

Le Canada fait partie avec 13 pays latino-américains du Groupe de Lima créé pour promouvoir une issue à la crise au Venezuela. Ces pays ne reconnaissent pas le deuxième mandat de Nicolas Maduro entamé le 10 janvier.

Lors d’une réunion lundi, le Groupe de Lima a appelé les Nations unies à « prendre des mesures » pour éviter une escalade de la crise au Venezuela et garantir une aide humanitaire aux migrants.

Le Venezuela traverse une profonde crise politique et économique. Plus de 2,7 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2015, selon l’ONU, fuyant les pénuries, aggravées par des pannes d’électricité à répétition.

Le Fonds monétaire international (FMI) prévoit une chute du PIB de 25 % cette année au Venezuela, ainsi qu’une hyperinflation de 10 000 000 % et un taux de chômage de 44,3 %.