Le premier ministre ontarien Doug Ford a fait un pas de plus pour rétablir les ponts avec la communauté franco-ontarienne en nommant une conseillère politique aux affaires francophones au sein de son équipe.

Dans un courriel envoyé à La Presse canadienne, vendredi, un responsable du bureau de M. Ford a confirmé la nomination de Marilissa Gosselin à titre de conseillère politique principale aux affaires francophones.

Le porte-parole de la ministre des Affaires francophones Caroline Mulroney, Jesse Robichaud, a aussi confirmé l'information, en précisant que Mme Gosselin est entrée en fonction un peu plus tôt en décembre.

Selon la brève biographie fournie, Mme Gosselin a une formation de comptable en management accréditée (CMA) et compte plusieurs années d'expérience auprès de jeunes entreprises, de PME et de multinationales.

Lors de la plus récente campagne électorale, elle agissait justement à titre de conseillère aux affaires francophones auprès du Parti progressiste-conservateur de l'Ontario.

On décrit Mme Gosselin comme une femme impliquée dans la défense de la francophonie en Ontario.

En 2011, elle avait été candidate pour le Parti progressiste-conservateur dans la circonscription de Glengarry - Prescott - Russell. Ce siège est présentement détenu par la députée indépendante Amanda Simard, qui a tourné le dos au PPC pour protester contre les coupes dans les services aux francophones.

Le président de l'Assemblée de la francophonie de l'Ontario (AFO), Carol Jolin, dit avoir appris la nouvelle tout juste avant le congé des Fêtes. Il se réjouit de pouvoir compter sur une interlocutrice au bureau du premier ministre.

Il rappelle que Doug Ford avait fait la promesse d'embaucher un conseiller politique francophone au sein de son cabinet pendant la campagne électorale. Une promesse que M. Ford a réitérée le 23 novembre dans sa tentative d'apaiser la colère de la communauté franco-ontarienne.

Rappelons que le gouvernement Ford avait soulevé un tollé le 15 novembre en annonçant l'abandon du projet d'Université de l'Ontario français et l'abolition du commissariat aux services en français, désormais sous la direction de l'ombudsman.

Selon M. Jolin, qui dit connaître Marilissa Gosselin depuis plusieurs années, celle-ci « a la francophonie à coeur » et veut faire avancer les dossiers importants.

« Je l'ai félicitée et je lui ai parlé de l'importance d'établir une relation avec le bureau du premier ministre et avec le bureau de Caroline Mulroney », a mentionné M. Jolin, qui décrit la nouvelle conseillère comme « une bonne Franco-Ontarienne ».

Le président de l'AFO voit ce geste comme un autre pas dans la bonne direction pour rebâtir les ponts avec le gouvernement.

« Avec les annonces du 15 novembre, on n'est pas parti sur le bon pied, souligne Carol Jolin. J'espère qu'on part sur une meilleure note (en 2019) et qu'on va être capable de travailler ensemble pour la francophonie ontarienne. »

Par ailleurs, l'AFO poursuit ses démarches afin de faire valoir les droits des francophones. L'organisme se prépare à contester la loi qui a mené à l'abolition du commissariat aux services en français. Il entend aussi continuer de militer pour la relance du projet de l'université avec le soutien financier du gouvernement fédéral.