Même si plus de femmes se présentent aux élections municipales cette année, il reste encore beaucoup de travail à faire, selon la présidente de la Commission Femmes et gouvernance de l'Union des municipalités du Québec (UMQ), Nathalie Simon, qui propose notamment de revisiter la loi régissant les municipalités qui d'après elle, est encore trop peu flexible pour accommoder les politiciennes.

Le pourcentage de femmes candidates est passé de 28,8% en 2013 à 31,3 pour cent en 2017, selon les chiffres préliminaires dévoilés récemment par le ministère des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire (MAMOT).

Plus de 4000 femmes briguent un poste de préfet, de maire, ou de conseiller au niveau municipal pour les élections du 5 novembre, alors qu'elles étaient plus de 3800 en 2013.

C'est en regardant les élections qui précèdent 2013 que l'on remarque une plus grande progression des candidatures féminines. En 2005, elles formaient à peine 25% des candidatures, et leur nombre a augmenté à un peu plus de 26% quatre ans plus tard.

Selon Mme Simon, qui est aussi mairesse de Châteauguay, ce n'est pas suffisant. Elle croit qu'il faut pousser sur l'accélérateur pour atteindre la parité dans les prochaines années, et cela passe par la conciliation travail-famille.

«Il faut se donner des outils plus souples, sur les réunions, les façons de faire... Présentement, c'est très encadré par la Loi (sur les cités et les villes)», a-t-elle relaté en entrevue téléphonique avec La Presse canadienne.

Elle estime que la loi provinciale mériterait d'être revue pour permettre à des élus de participer à des rencontres par conférence téléphonique ou de manquer des réunions pendant un congé de maternité, par exemple.

En ce moment, un élu municipal dispose d'un congé parental maximal de 18 semaines. S'il dépasse cette période, son mandat prendra fin.

C'est d'autant plus difficile de concilier travail-famille pour les nombreux maires qui n'ont pas de poste à temps plein, et qui doivent en plus travailler ailleurs, souligne Mme Simon.

La représentante de l'UMQ se réjouit malgré tout de ce progrès. Son organisation a d'ailleurs fait une tournée du Québec pour intéresser les femmes à la politique municipale, qu'elles perçoivent encore comme un milieu d'hommes, selon Mme Simon.

«Il faut continuer de pousser davantage, parce que la parité, si on continue à ce rythme, on ne l'aura pas avant 40 ans», a-t-elle conclu.

Plus de femmes jeunes

Fait intéressant, les politiciennes représentent une proportion importante des élus les plus jeunes, selon les données du ministère.

Dans la catégorie des 18 à 34 ans, 39,7% des candidats sont des femmes. Chez les 34 à 44 ans, ce chiffre grimpe à 40,9%.

Leur pourcentage décline ensuite graduellement à partir de 45 ans. Dans les candidats âgés de 65 ans et plus, elles représentent moins de 20% des candidatures.

Une tendance similaire avait été observée en 2013.

Les jeunes moins nombreux

S'il y a une augmentation constante des femmes à travers le temps, les candidatures jeunes, elles, sont en légère baisse.

Le pourcentage de candidatures des 18 à 34 ans est passé de 9% en 2013 à 8,7% cette année. On ne dénombre que 1125 jeunes de 18 à 34 ans sur le total de 12 965 candidats.

Ce sont les 55 à 64 ans qui représentent la plus grande proportion des candidats, avec un pourcentage de 31,2%. Les groupes de 45 à 54 ans et de 65 ans et plus représentent chacun un peu plus de 21% des candidatures.

L'âge moyen, qui était de 53 ans en 2013, a augmenté à 54 ans cette année.

D'autres chiffres sur les élections municipales...

• Le nombre d'élus par acclamation a diminué très légèrement, passant de 4400 en 2013, à 4382 en 2017.

• Plus de 55% des candidats à l'élection n'étaient pas impliqués en politique avant aujourd'hui; de ce nombre, 33,7% sont des femmes.

• C'est à Laval et en Abitibi-Témiscamigue qu'il y a plus de femmes candidates, avec un pourcentage respectif de 40,6 et 40,2%. En revanche, au Centre-du-Québec et à Chaudière-Appalaches, seulement un peu plus de 26% des candidats sont des femmes.