La marijuana sera bientôt légalisée, mais elle ne l'est pas encore, a rappelé Justin Trudeau aux Montréalais qui ont pris d'assaut les huit boutiques ouvertes depuis hier dans la métropole par le « prince du pot » autoproclamé, Marc Emery.

Le premier ministre du Canada, de passage à Montréal au lendemain de cette ruée, a demandé aux consommateurs de prendre leur mal en patience, alors que son homologue québécois a averti que les autorités feraient respecter les règles en place.

« La loi est très claire et jusqu'à ce qu'on change la loi, elle est toujours en vigueur », a affirmé le premier ministre du Canada au cours d'une conférence de presse à Montréal, ce matin. « C'est essentiel que les gens » comprennent que « la vente et l'achat de la marijuana sont illégaux », a-t-il dit.

La légalisation, « ça s'en vient, on va le faire, mais on va le faire de la bonne façon », a ajouté M. Trudeau.

Hier, M. Emery et son épouse Jodie ont annoncé qu'ils ouvriraient au total 10 magasins à Montréal sous la bannière Cannabis Culture, où aucune carte de consommation médicale ne sera exigée. Pour fêter l'inauguration de l'un d'entre eux, il a distribué gratuitement des échantillons de drogue.

« La loi n'est pas changée, la loi du pays existe, la loi sera appliquée », a pour sa part affirmé Philippe Couillard. « Si les installations sont illégales, elles feront l'objet des procédures normales en cette circonstance. »

M. Couillard a ajouté qu'il était d'accord avec M. Trudeau quant à ses motivations pour légaliser la substance. « Le crime organisé, les gangs de rue font des profits énormes sous le régime actuel de prohibition, avait dit le premier ministre fédéral quelques secondes plus tôt. Alors de contrôler la vente de marijuana, ça sera une façon de protéger nos enfants, de protéger nos communautés. »