Les gouvernements fédéral et de l'Ontario discutent activement d'éventuels investissements majeurs pour les trois grands constructeurs automobiles qui pourraient totaliser des centaines de millions de dollars.

À la suite de la conclusion récente de négociations de contrats de travail, les constructeurs sont désormais en discussion avec les gouvernements pour des investissements dans un secteur crucial de l'économie de l'Ontario et du pays.

Le ministre fédéral du Développement économique, Navdeep Bains, a affirmé que le gouvernement fédéral était ouvert à offrir de l'aide aux constructeurs automobiles afin d'élargir leur empreinte au Canada.

Toutefois, M. Bains ne s'est pas avancé sur la nature d'une possible entente ou sur les montants que pourrait injecter le gouvernement. Le ministre a dit récemment à La Presse canadienne qu'il était encore trop tôt, mais qu'Ottawa avait la «volonté claire d'être à la table» pour évaluer les occasions d'investissement.

M. Bains a tout de même mentionné que le gouvernement Trudeau avait un intérêt particulier pour les investissements dans les secteurs axés sur la recherche et la fine pointe de la technologie dans l'industrie automobile.

Les trois plus grands constructeurs nord-américains se sont récemment engagés à injecter un total combiné de plus de 1,5 milliard $ dans leurs activités canadiennes à la suite de la conclusion des négociations avec leurs travailleurs syndiqués. General Motors Canada et Fiat Chrysler Automobiles Canada ont chacun convenu d'investir 554 millions $, tandis que Ford Canada a dit qu'il dépenserait environ 700 millions $.

Le président du syndicat Unifor, Jerry Dias, a affirmé en entrevue ignorer l'ampleur des sommes faisant l'objet des discussions avec les gouvernements.

«Globalement, je m'attendrais à des centaines de millions de dollars», a dit M. Dias, lorsque pressé d'évaluer ce que pourrait représenter l'investissement total des gouvernements.

Tony Faria, un expert du secteur automobile canadien, a affirmé que les gouvernements fédéral et de l'Ontario avaient versé par le passé des contributions de l'ordre de dix pour cent des investissements totaux des constructeurs.

M. Faria, professeur à l'Université de Windsor, a fait valoir que dans le contexte actuel des investissements de 1,5 milliard $ des constructeurs, le pourcentage représenterait des investissements de 150 millions $ de chaque ordre de gouvernement - pour un total de 300 millions $.

Le professeur a toutefois souligné que le gouvernement fédéral avait fourni des prêts par le passé et avait évité les subventions directes. Des régions rivalisant pour attirer les investissements des grands constructeurs, comme certains États américains et le Mexique, ont offert des subventions aux constructeurs, a-t-il indiqué.