Pas moins de 40 fonctionnaires québécois ont été congédiés pour des « causes graves » l'an dernier, un nombre sans précédent de « destitutions » depuis 2005. Ce nombre atteint en 2014-2015 est deux fois plus élevé que celui constaté dans les années précédentes.

À ces congédiements s'ajoutent 111 « révocations », des congédiements pour « incompétence dans l'exercice de ses fonctions ou pour incapacité de les exercer ». À ce chapitre, le nombre de licenciements avoisine ce qui a été constaté depuis 2005.

C'est ce que révèle un tableau obtenu par La Presse en vertu de la Loi sur l'accès à l'information gouvernementale. Ce recensement, par ministère, montre que pour 2014-2015 - la dernière année pour laquelle ces statistiques sont accessibles -, c'est le ministère de la Sécurité publique qui, de loin, avait le record des congédiements.

On a constaté à la Sécurité publique cette année-là 19 révocations et 10 destitutions. Ces 29 licenciements dépassent largement ce qui a été constaté dans d'autres ministères. Même à la Sûreté du Québec, pour la même année, on n'avait observé que six licenciements, dont deux seulement pour « cause grave ». Ce ministère est toujours celui qui congédie le plus : il avait un record de 28 révocations et 9 destitutions en 2008-2009.

Selon Marie-Eve Pelletier, porte-parole du nouveau ministre de la Sécurité publique Martin Coiteux, les congédiements peuvent s'expliquer parfois par des événements de la vie privée des employés, incompatibles avec leur travail. Un agent du service correctionnel condamné pour trafic de stupéfiants, par exemple.

- Avec la collaboration de William Leclerc