Tout de suite après avoir mis fin au règne de plus de 40 ans du Parti progressiste-conservateur en Alberta, la chef du Nouveau parti démocratique Rachel Notley s'est dite prête à travailler comme première ministre avec une équipe de nouveaux venus.

En point de presse après que son parti eut remporté une victoire majoritaire à l'élection provinciale, mardi soir, Mme Notley a assuré être entourée d'«un très bon groupe de députés».

Le Parti progressiste-conservateur (PPC), qui était au pouvoir depuis 1971, a été relégué au rang de troisième parti à l'Assemblée législative.

Mme Notley a souligné que son équipe de députés incluait quelques étudiants, ce qu'elle perçoit comme une bonne chose puisqu'elle considère que l'éducation postsecondaire est l'un des enjeux sur lesquels son gouvernement devra travailler plus fort.

Le caucus du NPD comptait quatre membres avant l'élection de mardi, mais le parti occupe maintenant 53 des 87 sièges à l'Assemblée.

Rachel Notley devra maintenant revamper le budget au cours des prochaines semaines. Le chef du PPC Jim Prentice n'avait pas fait adopter le budget avant de déclencher les élections le 7 avril, affirmant qu'il avait besoin de l'appui des électeurs pour le mettre en vigueur. Le budget incluait des hausses des impôts et des tarifs, des compressions dans les services et un déficit de 5 milliards.

Mme Notley a promis d'annuler les coupures de 1 milliard prévues en santé dans le budget et d'assurer que les écoles primaires auraient le financement nécessaire pour accueillir les 12 000 élèves additionnels attendus cet automne.

Elle prévoit également hausser l'impôt sur le revenu pour les riches et faire passer l'impôt des sociétés à 12 %. Le taux actuel de 10 % est le plus bas au Canada.

Elle souhaite par ailleurs analyser les redevances que reçoit la province pour l'exploitation de ses ressources naturelles afin de s'assurer qu'elles sont suffisantes.

Vers la fin de la campagne électorale, M. Prentice et des chefs d'entreprise avaient attaqué les propositions de Mme Notley, affirmant qu'elles causeraient une baisse des investissements et la perte d'emplois en Alberta.

Mme Notley a répondu après sa victoire, mardi: «J'attends avec impatience de travailler en collaboration avec tous les créateurs d'emplois de l'Alberta.»

«J'ai toujours été déterminée à nous assurer que nous conserverions un environnement économique concurrentiel ici, et un environnement d'investissements concurrentiel», a-t-elle déclaré.

Le chef du parti Wildrose, Brian Jean, a indiqué que son équipe de 21 députés était prête à reprendre son mandat à titre d'opposition officielle. Il affirme qu'il se concentrera principalement sur les finances de la province.

Les conservateurs devront quant à eux trouver un chef par intérim pour remplacer M. Prentice. Celui qui aura été premier ministre moins de huit mois a en effet annoncé son départ de la sphère politique après que son parti est passé de 70 à 10 sièges.

Le gouvernement élu tend la main aux pétrolières

La première ministre élue de l'Alberta, Rachel Notley, affirme que sa première tâche sera de tendre la main aux leaders du secteur de l'énergie pour leur laisser savoir que «tout va bien».

Lors d'une conférence de presse mercredi, au lendemain de la victoire historique du Nouveau Parti démocratique (NPD) en Alberta, Mme Notley a déclaré qu'elle ferait des appels téléphoniques au cours de la journée pour assurer les dirigeants des entreprises pétrolières que son gouvernement entend travailler avec eux.

Mme Notley ne s'est toutefois pas engagée à donner une date pour le prochain budget ni le moment lors duquel elle annoncera la composition de son cabinet.

Pour effectuer la transition, elle affirme recevoir des conseils de partout au pays, notamment de l'ancien premier ministre néo-démocrate de la Saskatchewan Roy Romanow.

De plus, elle souhaite travailler avec le gouvernement fédéral au sujet des changements climatiques et de l'énergie.

Au dernier décompte, le NPD avait obtenu 53 des 87 sièges en jeu lors de l'élection de mardi, défaisant la dynastie des conservateurs en Alberta, qui durait depuis 44 ans.

Celle qui est devenue mardi soir la 17e première ministre de l'histoire de l'Alberta - et la première néo-démocrate - s'est engagée dans son discours de victoire à «travailler fort tous les jours pour mériter la confiance de la population de l'Alberta».

La déroute a été si totale pour le Parti progressiste-conservateur (PPC) qu'il ne pourra même pas former l'opposition officielle.

Le premier ministre sortant, Jim Prentice, a immédiatement annoncé sa démission. Il a ajouté qu'il ne siégerait même pas à l'Assemblée législative, lui qui a pourtant été élu dans la circonscription de Calgary-Foothills.

Jim Prentice n'aura été premier ministre de l'Alberta que pendant huit mois.

Quant au parti Wildrose, que de nombreux observateurs avaient enterré l'automne dernier après la défection de sa chef et de plusieurs députés, il est parvenu à renaître de ses cendres et formera l'opposition officielle à l'Assemblée législative.

Jim Prentice avait déclenché les élections le 7 avril, soit un an plus tôt que la date prévue par la loi, affirmant avoir besoin d'un mandat clair pour exécuter un budget austère qui proposait d'importantes hausses d'impôts et de taxes diverses, et des coupes dans les dépenses. L'Alberta veut cesser de dépendre autant des revenus du pétrole, en forte baisse depuis la dernière année.