L'annonce du gouvernement fédéral de permettre le fractionnement de revenus pour les familles avec des enfants mineurs ne plaît pas au Parti québécois, qui estime que le gouvernement Harper « est désormais en mode électoral ».

« Le gouvernement conservateur est désormais en mode électoral. La priorité doit être d'utiliser les surplus fédéraux pour rétablir le transfert en santé [le fédéral limitera la hausse des transferts en santé à 3% par année à partir de 2017]. Ça va mener à des coupes récurrentes à partir de 2017 dans un contexte de finances publiques déjà très serrées», dit le député Nicolas Marceau, porte-parole du Parti québécois en matière de finances. 

Les trois principaux partis à Québec - le PLQ, le PQ et la CAQ - demandent tous au gouvernement fédéral de revoir à la hausse les transferts en santé. « En matière de santé, nous reconnaissons que le transfert fédéral doit changer, il ne doit pas être changé unilatéralement par le gouvernement fédéral, mais il doit être négocié avec toutes les province », a déclaré le ministre des Finances du Québec, Carlos Leitao, lors des débats de l'Assemblée nationale le mois dernier. 

Au moment de mettre en ligne, en début de soirée, le gouvernement Couillard n'avait pas encore réagi officiellement à l'annonce du gouvernement fédéral sur le fractionnement de revenus. En matinée, à la suite du dévoilement des nouvelles mesures fiscales par Radio-Canada, le ministre Leitao a rappelé que le Québec n'avait pas à harmoniser son régime fiscal pour tenir compte de la nouvelle mesure du gouvernement fédéral. « Puisque nous avons notre propre régime fiscal, nous ne sommes pas forcés de nous harmoniser. Notre objectif, c'est le retour à l'équilibre budgétaire en 2015-16. Nous allons regarder si cette mesure nous rapproche ou nous éloigne de cet objectif», a-t-il dit. 

La Coalition avenir Québec (CAQ) n'avait pas réagi non plus à l'annonce du gouvernement fédéral en début de soirée. Lors d'une entrevue la semaine dernière avec La Presse au sujet d'éventuelles baisses d'impôt fédérales, le député André Lamontagne, porte-parole de la CAQ, avait toutefois rappelé les critiques de plusieurs observateurs à l'égard du fractionnement de revenus pour une famille, dont celles de l'ex-ministre fédéral des Finances Jim Flaherty. Baisses d'impôt ou non à Ottawa, la CAQ voulait que le gouvernement fédéral finance avec ses surplus budgétaires une plus grande partie des dépenses de santé des provinces. « Notre premier choix, c'est qu'Ottawa s'assoit avec les provinces car c'est un problème structurel », dit M. Lamontagne. 

- Avec la collaboration de Tommy Chouinard