Le premier ministre du Canada a prononcé un discours à saveur pré-électorale, en début d'après-midi, dans le cadre des festivités de la Saint-Jean-Baptiste.

M. Harper était de passage dans la région de Bellechasse, non loin de Québec, pour célébrer la Fête nationale avec les résidants du village de Saint-Lazare.

Dans un discours d'une dizaine de minutes prononcé devant plusieurs de ses partisans, M. Harper n'a pas hésité à attaquer vivement les partis d'opposition.

Les libéraux et les néo-démocrates «détournent» l'argent public «vers les coffres de leur parti politique», a-t-il dénoncé, une apparente référence aux controverses entourant l'utilisation de fonds parlementaires à des fins partisanes.

«La prochaine fois, a-t-il lancé. Il faudra remplacer ces gens-là par des députés qui respectent non seulement vos valeurs, mais qui respectent aussi l'argent que vous avez gagné durement, qui respectent les victimes plus que les criminels, qui respectent les juridictions des provinces : des députés conservateurs.

Ceux-ci ne sont «qu'une poignée pour le moment» dans la province, a-t-il reconnu, mais ils protègent mieux que quiconque «la sécurité financière de votre famille».

M. Harper a été applaudi chaudement à plusieurs reprises au cours de son allocution. 

Après la cérémonie, le ministre de la Sécurité publique Steven Blaney n'a pas reproché à son patron les attaques lancées en pleine journée de célébration. «J'ai beaucoup aimé le discours du premier ministre et tout ce qu'il a dit, j'étais d'accord avec lui», a répondu en riant M. Blaney, qui représente notamment la région de Bellechasse à Ottawa.

Le premier ministre Harper a aussi demandé aux Québécois de résister aux sirènes qui voudraient éloigner la province du reste du Canada.

«Ne laissez jamais personne vous dire: le Québec doit s'isoler, ne jamais participer aux grands enjeux nationaux et internationaux», a-t-il affirmé. «Le Québec a participé à la création du Canada, à son développement, à son épanouissement, et à nos sacrifices communs aux moments marquants de l'histoire.»

Ce passage prend tout son sens avec l'élection d'un gouvernement libéral en avril dernier, a reconnu le ministre Denis Lebel.

«C'est clair que les dernières élections ont changé la donne. Nous avions un gouvernement qui voulait sortir le Québec du Canada, a-t-il dit. Aujourd'hui le premier ministre fait un état de situation. Il est très heureux que le Québec travaille fort pour faire en sorte d'être encore meilleur au niveau économique dans ce grand pays qu'est le Canada.»