Le premier ministre Stephen Harper doit comprendre que la position des libéraux a changé à propos du péage sur le pont Champlain, a déclaré lundi le ministre des Transports, Robert Poëti.

Lors d'une rencontre lundi avec Denis Lebel, ministre fédéral de l'Infrastructure, M. Poëti a répété que le nouveau gouvernement du premier ministre Philippe Couillard ne veut pas obliger les automobilistes à payer leur passage sur le pont, lorsqu'il sera reconstruit d'ici 2018.

Dans une entrevue téléphonique, M. Poëti a reconnu que la position des libéraux a pu évoluer vers une opposition au péage qui n'était pas aussi claire lorsque l'idée a été avancée par Ottawa en 2011.

Selon le nouveau ministre, M. Harper doit maintenant prendre acte que M. Couillard a refusé cette option durant la dernière campagne électorale.

De passage à Montréal la semaine dernière, M. Harper avait rappelé que des représentants municipaux et québécois étaient d'accord sur le principe qu'un financement local était nécessaire.

Lundi, M. Poëti a affirmé qu'il a confiance de trouver un compromis avec le gouvernement fédéral au cours des prochaines années, afin d'éviter que les automobilistes soient astreints au péage sur le nouveau pont Champlain.

Affirmant qu'il ne veut pas se dissocier de ses fonctions, M. Poëti a rappelé que ni M. Couillard, ni lui-même, ni le maire de Montréal, Denis Coderre, n'étaient au pouvoir lorsqu'Ottawa a décidé d'instaurer un péage sur le pont pour financer sa construction.

«Ce n'est pas moi qui ai dit ça, ce n'est pas moi qui étais là, ce n'était pas M. Couillard qui était là, et ce n'était pas M. Coderre qui était là, a-t-il dit. C'est possible qu'effectivement, je comprends que ç'a évolué au niveau des perceptions et des intentions et des orientations des gens qui sont élus par les citoyens depuis ce temps-là.»

Selon M. Poëti, M. Harper doit prendre acte de cette évolution de la position des libéraux et de M. Coderre à propos du péage.

«Oui, moi je pense que M. Harper doit comprendre ça, doit aussi comprendre la réalité actuelle de nos gouvernements communs, a-t-il dit. Mais c'est sûr que sur ça, on ne s'entend pas.»

En 2011, le ministre des Finances d'alors, Raymond Bachand, responsable de la métropole, avait accepté le principe d'un péage sur «les nouvelles infrastructures».

Son collègue Pierre Moreau, alors titulaire des Transports, avait été plus réservé, affirmant que cette question devait être examinée en détail.

Le premier ministre Jean Charest n'avait quant à lui exprimé aucune objection claire, se limitant à dire que «dans la mesure où on offre une alternative aux automobilistes, c'est la règle générale du péage».

Le gouvernement péquiste qui a suivi s'était opposé à la notion de péage sur le nouveau pont Champlain.