Philippe Couillard a suggéré mardi que l'état des finances publiques pourrait être encore plus précaire que ne le laisse entendre le gouvernement Marois.

«Je veux voir les vrais chiffres, parce que je crains, depuis quelque temps, que la situation soit peut-être pire que ce qui nous est présenté actuellement», a exposé M. Couillard, mardi.

Cela pourrait avoir pour effet de plonger le Québec dans un déficit structurel «qui pourrait être à plus long terme», a-t-il prévenu en marge d'un discours prononcé devant environ une centaine de personnes à l'Université de Montréal.

Le chef du Parti libéral du Québec (PLQ) a en outre reproché au gouvernement sa gestion improvisée des deniers publics.

Selon lui, l'administration Marois a la fâcheuse habitude de «toujours chercher des responsables ailleurs» pour justifier la fragilité de la situation budgétaire actuelle.

La cause fondamentale du «problème budgétaire majeur» du Québec, a-t-il plaidé, est l'incapacité du Parti québécois (PQ) à «générer la croissance économique des revenus dans la caisse de l'État».

Nicolas Marceau doit brosser jeudi un portrait des finances publiques lors d'une conférence de presse.

En campagne électorale, le PQ s'était engagé à retrouver l'équilibre budgétaire en 2013-2014. Au cours des dernières semaines, les députés péquistes ont toutefois multiplié les signaux à l'effet que cette cible ne serait pas atteinte.

Selon le plus récent bilan du ministère des Finances, rendu public le 8 novembre, le déficit du Québec atteignait 2,3 milliards $ en date du 31 juillet. Au mois de septembre 2012, il était de 1,8 milliard $.

«On ne veut pas avoir de lunettes roses et dire qu'on va rattraper l'écart dans les prochains mois. Je pense qu'il faut être réaliste», avait reconnu le président du Conseil du Trésor, Stéphane Bédard, le 9 novembre.

Philippe Couillard a réitéré mardi que sa formation politique visait l'horizon 2014-2015 pour l'atteinte du déficit zéro.

Mais pour le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault, il y a urgence d'agir, et le gouvernement doit absolument proposer un plan pour un retour rapide à l'équilibre budgétaire.

«Quand on dit que la dette, en pourcentage du PIB, va être à 50 pour cent, c'est du jamais vu», s'est-il exclamé dans les couloirs de l'Assemblée nationale, à Québec.

«Ça peut avoir un impact sur la cote de crédit. Je ne peux pas croire que les deux vieux partis baissent les bras et ne se soucient pas de la cote de crédit du Québec», a-t-il martelé.

La CAQ a déjà annoncé qu'elle serait prête à renverser le gouvernement péquiste si le retour à l'équilibre budgétaire n'était pas atteint au dépôt du prochain budget, au printemps prochain.