Au terme d'une soirée en montagnes russes où libéraux et péquistes se sont fait une chaude lutte, la circonscription de Marguerite-D'Youville, en Montérégie, a finalement été remportée par la candidate vedette péquiste Monique Richard.

Après un début de soirée un peu timide, Monique Richard, ex-présidente de la Centrale de l'enseignement du Québec, a obtenu une majorité de 1449 voix (39,82%). Jean-Robert Grenier, son adversaire libéral jusqu'ici engagé en politique municipale, a récolté 35,85% des suffrages. «Je suis soulagée, a dit Mme Richard. Quand on fait le saut en politique et que tant de monde nous aide, on ressent une certaine pression. On veut livrer la marchandise.»

Autant que de sa propre victoire, Mme Richard s'est réjouie de ce que «le ciel de la Montérégie soit redevenu bleu».

Il y a bien cependant un petit nuage dans ce ciel, aux yeux de Mme Richard. «La dernière fois que les libéraux ont été majoritaires, on ne peut pas dire que ça a été très bénéfique pour les Québécois.»

Marguerite-D'Youville, qui regroupe Sainte-Julie et Boucherville, a été péquiste pendant plus d'une décennie avant de devenir un coeur à conquérir. En 2003, c'était libéral. En 2007, adéquiste. En 2008, de nouveau péquiste.

Contrairement aux péquistes et aux libéraux, qui ont eu chaud un bon moment, la soirée de l'adéquiste Simon-Pierre Diamond, elle, s'est terminée tôt. Plus jeune député élu en 2007, M. Diamond n'a pas pu, cette fois, surfer sur la grogne consécutive au feuilleton fusion-défusion qui l'avait avantagé en 2007.

Perdre dans sa circonscription, c'est une chose. Perdre en plus son chef, c'est trop pour M. Diamond. «Je n'ai pas du tout vu venir la décision de Mario Dumont, a dit M. Diamond, manifestement secoué. Voir Mario Dumont devenir premier ministre, c'était un rêve pour moi, et je trouve très difficile de voir un homme qui a consacré 20 ans de sa vie à la politique annoncer qu'il ne sera plus chef. C'est une perte incroyable pour le Québec.»

D'un point de vue personnel, cette défaite sonne pour M. Diamond le retour sur les bancs d'école : il entend maintenant faire son Barreau et entrer sur le marché du travail comme avocat. 

L'automne a été dur pour les Diamond père et fils. Pierre Diamond a en effet été battu aux dernières élections fédérales, terminant deuxième dans Saint-Bruno-Saint-Hubert.