Même si les derniers sondages penchaient largement en faveur des libéraux, les adéquistes sont restés accrochés jusqu'à la fermeture des bureaux de vote, hier soir, à l'espoir d'arracher de nouveau la circonscription-baromètre de la province. Le voeu du candidat-vedette, Gérard Deltell, a été exaucé malgré la gigantesque déconfiture de son parti.

Vers 21h30, l'ancien courriériste parlementaire du réseau TQS a appris qu'il était élu dans Chauveau. En fin de soirée, il menait toujours par une confortable avance de près de 3000 voix sur sa plus proche rivale, la libérale Sarah Perreault, qui a tenté en vain de reprendre son siège, perdu en 2007. Les électeurs de cette circonscription de Québec avaient autrefois l'habitude de voter du côté du parti porté au pouvoir, mais ils ont résolument brisé la tradition hier.Des partisans adéquistes s'étaient réunis, en soirée, dans un restaurant de Lebourgneuf, pour entendre les 11 candidats adéquistes. Ils sont repartis dépités quand ils ont appris que Mario Dumont tirait sa révérence et que le porte-parole officiel de l'ADQ dans Québec, Sylvain Légaré, avait été défait dans Vanier.

Plus tôt dans la journée, Légaré avait annoncé qu'il passerait la soirée auprès de sa femme, qui vient d'accoucher d'un garçon prénommé Thomas. Gérard Deltell, qui devait prononcer un discours, était visiblement sous le choc quand il a appris que Mario Dumont quitterait la tête de l'ADQ. «Laissez-moi digérer la nouvelle», a-t-il dit aux médias qui l'interrogeaient sur son éventuelle succession. L'homme avait centré sa campagne en jouant sur sa notoriété, un solide travail de terrain et l'importance de refaire les grands axes routiers, comme le boulevard Henri-lV.

Au cours de la campagne, le chef Mario Dumont a été très présent dans la région de la Capitale-Nationale, où il avait attribué l'élan de fierté du 400e anniversaire de Québec au leadership de ses députés élus dans sept circonscriptions. Le territoire en compte un total de 11.

Interrogé au sujet de la cuisante défaite de son parti, qui n'a plus que deux députés dans Québec, Éric Caire, réélu dans La Peltrie, a répété qu'il s'agit d'élections dont personne ne voulait. «On n'a pas eu le temps de se préparer, a-t-il ajouté. Et le psychodrame joué à Ottawa a détourné de notre campagne l'attention des électeurs.»