La circonscription de Chambly a changé de couleur pour la troisième fois en autant d'élections, hier, avec la victoire du péquiste Bertrand Saint-Arnaud.

L'ancien chef de cabinet de Louise Beaudoin a été déclaré gagnant peu après 22h avec 40% du suffrage (16 049 voix), après une lutte serrée en début de soirée avec la candidate libérale Stéphanie Doyon. La jeune femme a terminé deuxième avec 36% des voix (14 485), loin devant le député adéquiste sortant Richard Merlini qui a obtenu à peine 16% du vote.

«C'est une victoire qui, je l'avouerai, est assez inattendue, a déclaré M. Saint-Arnaud devant une trentaine de militants survoltés réunis à Saint-Basile-le-Grand. Ça m'en prend beaucoup avant d'être sûr, sûr, sûr.»

Le PQ avait perdu de justesse dans Chambly en 2003 après la promesse de Jean Charest de «défusionner» les villes qui le souhaiteraient. Un engagement qui avait résonné fort à Saint-Bruno-de-Montarville, la ville la plus populeuse de la circonscription. L'ADQ avait par la suite gagné avec une forte majorité de 39% en 2007.

La libérale Stéphanie Doyon, sereine malgré la défaite, a tenu à saluer le travail de son équipe de campagne. «Il faut quand même garder en tête qu'on était troisième lors des dernières élections. On est deuxième, c'est un beau gain.»

L'adéquiste Richard Merlini, réuni avec ses partisans au local électoral de l'ADQ à Chambly, a pour sa part refusé d'accorder une entrevue téléphonique à La Presse.

Comme partout au Québec, les électeurs de la circonscription de Chambly se sont rendus aux urnes à reculons hier. Parmi la quinzaine de citoyens interrogés dans divers secteurs de la vaste circonscription, la plupart ont évoqué sans enthousiasme leur «devoir» de citoyen.

«Ça nous écoeure de venir voter, on n'avait pas besoin de ça, mais on est venus appuyer notre parti», a lancé Suzanne Lapointe, de Chambly, qui a appuyé le Parti québécois comme la plupart de ses collègues.

La rage persistante des citoyens de Saint-Bruno-de-Montarville envers le fiasco des défusions municipales n'aura finalement pas profité au député sortant Richard Merlini.

L'ADQ est le seul des trois partis à s'être engagé à retirer Saint-Bruno-de-Montarville de l'agglomération de Longueuil pour rattacher la ville à l'une des MRC voisines, en vue de faire baisser les factures d'impôt foncier.