La chef du PQ s'insurge contre les propos tenus ce week-end par le premier ministre sortant dans une entrevue éditoriale au Soleil. Jean Charest lui donne raison, souligne-t-elle, car il reconnaît que les changements au programme de péréquation proposés par le gouvernement conservateur coûteront un milliard au Québec. Mais surtout, il dit ne pas voir l'urgence de présenter un plan pour stimuler l'économie.

«Il nous a amenés en élections parce qu'il pensait qu'il allait venter fort et qu'on allait devoir agir rapidement, a dénoncé Pauline Marois. Il ne voulait pas avoir trois mains sur le volant. Et maintenant, il nous dit "non, non, non, ça va bien aller, on ne présentera pas de plan d'urgence". Il nous prend pour qui?»Les libéraux refusent toujours de dévoiler l'ampleur des pertes financières à la Caisse de dépôt et placement, dénonce la chef du PQ. Elle y voit un autre signe que Jean Charest "s'est abstenu de dire la vérité aux Québécois" pendant la campagne électorale.

«Ça m'inquiéterait, moi, de choisir un chef d'État qui a cette attitude-là», a-t-elle déclaré.

Les électeurs sont confrontés à deux choix aujourd'hui, dit Pauline Marois. D'un côté, celle qui promet de tenir ses engagements et de "parler vrai" si elle est élue. Et de l'autre, un chef qui cache la vérité et alimente le cynisme à l'égard de la politique.

«Je fais appel à la mémoire des Québécois, a-t-elle indiqué. C'était l'arrogance incarnée et il recommence avant même d'avoir fini la campagne.»

L'ADQ hors jeu

La chef péquiste a profité de sa dernière journée de campagne pour visiter trois circonscriptions du "450" détenues par l'ADQ. Elle a notamment pris part à une importante assemblée à Terrebonne. Dans cette région, Lanaudière, les troupes de Mario Dumont ont raflé quatre sièges sur cinq en mars 2007. Seul Rousseau, le fief de François Legault, est resté aux mains du PQ.

Mme Marois a bon espoir de profiter de la chute de l'ADQ pour reprendre le terrain perdu. «Je crois qu'actuellement, très réalistement, il y a deux formations politiques qui sont capables de prendre en charge le gouvernement«, a-t-elle affirmé, avant de prendre la parole devant 400 partisans.

Deux sondages publiés vendredi et samedi ont prédit un gouvernement majoritaire aux libéraux. Mais la chef du PQ se dit «confiante» et «sereine» à 24 heures du vote. Refusant de dire si son leadership est en cause, elle promet de se «retrousser les manches» et de prendre le pouvoir ce soir.

«Je vais travailler pour avoir le meilleur score qu'on puisse avoir, a-t-elle dit. Et on ne va pas lâcher jusqu'à la fin de la campagne.»

Une nouvelle enquête Angus Reid publiée hier a d'ailleurs donné espoir à ses troupes, accordant 42% des intentions de vote aux libéraux et 36% au PQ. L'ADQ reste loin derrière avec 13% de la faveur populaire.