Gilles Duceppe a pris Jean Charest à partie, samedi, dénonçant le mutisme du premier ministre sortant face à la crise politique à Ottawa.

Aux côtés de Pauline Marois, qui faisait campagne en Estrie, le chef du Bloc québécois s'est dit étonné d'attitude du chef libéral, qui a soigneusement évité de commenter la formation d'une coalition pour renverser le gouvernement de Stephen Harper. M. Charest ne s'était pas gêné pour intervenir dans la campagne fédérale, souligne M, Duceppe. Il avait en effet critiqué les compressions en culture des conservateurs, de même que la baisse des subventions aux organismes de développement économique et le plan d'imposer des peines plus sévères aux jeunes contrevenants.

«M. Charest a fait beaucoup plus d'interventions dans la campagne fédérale au sujet des intérêts du Québec qu'il l'a fait dans sa propre campagne», a raillé le chef du Bloc québécois, venu prêter main forte à Pauline Marois à deux jours de l'élection provinciale.

Gilles Duceppe somme le chef libéral de se prononcer en faveur d'un éventuel gouvernement de coalition soutenu par le Bloc québécois. «Je le critique, a-t-il déclaré. Qu'il tienne compte de ces critiques et qu'il se tienne debout.»

Jean Charest s'était pourtant porté à la défense du Bloc, jeudi soir, dans les minutes qui ont suivi l'allocution télévisée de Stephen Harper. «Je vis dans une société où les gens peuvent être fédéralistes ou souverainistes, mais ils se respectent, avait-il déclaré. La même chose devrait être vraie dans le parlement fédéral. On n'a pas à faire de procès d'intention à quiconque parce qu'il défend une position ou une autre.»

Interrogé à savoir s'il pourrait de défendre les intérêts du Québec tout en se brouillant avec le premier ministre de la province, M. Duceppe a répondu : «Au-delà des personnalités, il faut avoir le sens des responsabilités.»

«Pas de commentaire»

Gilles Duceppe, qui a mené le Bloc à une récolte de 49 sièges sur 75 le 14 octobre dernier, a refusé d'analyser les problèmes du PQ dans la présente campagne.

«Je ne suis pas pour commenter les résultats avant qu'ils n'arrivent, pas plus que je vais faire de prédictions pour l'avenir», a-t-il déclaré, interrogé sur un deuxième sondage en autant de jours qui place Pauline Marois loin derrière son rival libéral.