«Je suis agriculteur. J'ai 35 vaches laitières et j'élève 125 000 poulets de consommation.

Comme tous les producteurs, je travaille avec la nature et nous ne sommes pas à l'abri de catastrophes.

Par exemple, dans Chaudière-Appalaches et dans le Bas-du-Fleuve, le printemps dernier a été catastrophique pour les producteurs de sirop d'érable. Je connais un gars qui a perdu 50 000$, juste ce printemps.

Avec mes vaches ou mes poulets, je ne suis pas plus à l'abri d'un malheur non plus. Il suffit d'une maladie. Le gouvernement doit donc nous donner un filet, une assurance pour nous protéger contre ces coups durs.

 

Parlant de coup dur, il reste à espérer qu'à l'avenir, le ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation ne prenne pas panique au premier pépin venu comme il l'a fait avec la listériose. Le Ministère a gonflé cette histoire en une énorme balloune pendant que nous, producteurs laitiers, aidions financièrement les fromagers pour payer les pots cassés. Parce que si les fromageries tombent, nous, producteurs laitiers, nous serions dans le pétrin pas à peu près.

Autre chose: les consommateurs québécois ont le droit de savoir d'où viennent les produits qu'ils mangent. On veut donc que nos produits québécois soient clairement identifiés par un logo certifiant que leur poulet notamment est bien d'ici.

Comme producteurs, nous avons aussi besoin que le Québec et le Canada protègent bien nos marchés et nos quotas. Parce que moi, avec mes 35 vaches, je ne peux pas concurrencer l'Américain qui en a 3000 et qui n'a pas nos normes environnementales. Tenez, l'an prochain, je devrai acheter une fosse à fumier. Je veux bien payer les 185 000$ pour cette fosse, mais ne me demandez pas de me battre contre des Américains et d'être obligé de vendre mon lait à des prix dérisoires.

Il n'est pas question que je vende mon lait et mes poulets pour des peanuts...