En plein sprint électoral, le directeur général des élections du Québec, Marcel Blanchet, pourrait être contraint de témoigner dans un recours visant à forcer l'adoption d'un mode de scrutin proportionnel.

Intenté par quatre citoyens réunis sous l'égide de l'Association pour la revendication des droits démocratiques (ARDD), le recours est piloté par l'avocat Julius Gray.

 

Le groupe tente d'invalider la loi électorale actuelle, affirmant que son mode de scrutin uninominal à un tour, hérité de la tradition britannique, n'est pas conforme aux chartes canadienne et québécoise des droits et libertés. Un mode de scrutin proportionnel tenant davantage compte des votes exprimés en faveur des tiers partis serait préférable, estime l'ARDD. Son président, Patrick Daoust, est d'ailleurs lui-même actuellement candidat pour le Parti vert dans la circonscription de Westmount et avait obtenu un peu moins de 12% lors des élections de 2007.

En matinée hier, Me Gray a demandé à ce que le DGEQ témoigne dans le cadre du recours.

Il y a un an, à la demande du gouvernement Charest, le DGEQ avait pondu un rapport sur «les modalités d'un mode de scrutin mixte compensatoire». Habitué à marcher sur des oeufs lorsqu'il est question de réforme du système électoral, M. Blanchet ne se prononçait pas en faveur du scrutin proportionnel, mais notait qu'une forme hybride dite de la «compensation nationale avec redistribution régionale» fournirait «des résultats plus proportionnels et (favoriserait) la représentation des petits partis politiques». En entrevue à Radio-Canada, M. Blanchet a aussi affirmé que «beaucoup, beaucoup, beaucoup» de citoyens réclament une meilleure représentation électorale des régions, mais que «le système électoral actuel n'est pas conçu dans cette optique-là».

Les avocats du DGEQ se sont opposés à la requête de Me Gray. Le juge Luc Lefebvre se prononcera demain matin à ce sujet.