Pauline Marois est revenue à la charge contre Jean Charest, hier, l'attaquant cette fois sur sa performance en matière d'économie.

Devant la chambre de commerce de Saint-Eustache, la chef du Parti québécois a écorché son rival libéral, qui a déclenché des élections en prétextant qu'il faut un gouvernement stable pour faire face au tumulte économique. Pauline Marois affirme qu'en cette matière, les libéraux n'ont rien fait pour mériter la confiance des Québécois.

«M. Charest, il n'en a pas de vision économique au-delà de la gestion à la petite semaine et de la quête électorale», a-t-elle dénoncé.

Depuis l'élection des libéraux en 2003, la part des investissements privés non résidentiels a chuté par rapport aux autres provinces canadiennes, déplore la chef péquiste. Elle souligne que la croissance économique moyenne du Québec a été inférieure à la moyenne canadienne pendant la même période.

Jean Charest s'était engagé à faire augmenter le revenu et le niveau de vie des Québecois il y a cinq ans, rappelle Mme Marois. Or, les études démontrent que la province fait moins bien que les autres provinces canadiennes dans ces domaines.

«Autant pour la croissance économique que pour la création d'emploi, la progression du revenu personnel, les investissements en recherche et développement, le gouvernement du Parti québécois a toujours fait mieux que le gouvernement du Parti libéral», a-t-elle affirmé,

Le plan de réfection des infrastructures est «intéressant», concède la chef péquiste, mais il n'a pas été présenté comme mesure pour stimuler l'économie.

En revanche, poursuit-elle, le plan libéral pour développer le Nord québécois ne donnera des résultats que dans une dizaine d'années.

Pauline Marois propose de soutenir le pouvoir d'achat des Québécois avec un versement de 200$ aux familles à faible revenu et un crédit d'impôt sur les intérêts payés sur une hypothèque.

Elle propose aussi de bonifier un programme de garantie de prêts pour les PME et demander à la Caisse de dépôt de créer un fonds d'investissement de 10 milliards pour soutenir les entreprises exportatrices.

Accueil mitigé

Si les gens d'affaires présents dans la salle ont applaudi la leader souverainiste, certains ont exprimé des réserves sur le plan Marois pour relancer l'économie. Gestionnaire au mouvement Desjardins, Sébastien Riopelle a affirmé qu'un gouvernement péquiste n'aurait pas grand-chose à apporter à la région des Laurentides, dont l'économie se porte bien.

«Tout le monde se prononce beaucoup sur l'économie qui est un sujet chaud, a-t-il affirmé. Mais l'environnement a été laissé de côté cette année.»