«Je suis étudiant au cégep du Vieux-Montréal et je voterai pour la première fois au provincial.

Je ne suis pas du tout impressionné par ce que les chefs disent. Les deux principaux partis ont un programme presque identique, comme s'ils voulaient chacun faire le plein de vote au centre. 

Ce que je voudrais entendre d'eux, c'est qu'ils soient solidaires des moins nantis, qu'ils élaborent une réelle politique contre la pauvreté.

La souveraineté? S'il y avait un référendum demain matin, moi, je voterais oui, mais je vois bien que ce n'est pas dans l'air du temps. Les plus vieux ne veulent pas en entendre parler et les plus jeunes trouvent que les souverainistes sont trop obsédés par l'économie et par les histoires d'identité. Ces histoires de «nous», avec moi, ça ne passe pas. Parce que s'il y a un «nous» c'est qu'il y a un «vous» ...

En tout cas, il faut arrêter de parler de souveraineté. Ce qu'il faut faire, à mon avis, c'est récupérer du fédéral un pouvoir à la fois, jusqu'à tous les posséder entre nos mains. Faire une souveraineté progressive, quoi. Compléter enfin la Révolution tranquille.

Et ce n'est pas en négociant qu'il faut faire ça. C'est en mettant notre poing sur la table, en récupérant par la force d'autres points d'impôt comme l'avait fait Duplessis en son temps ou en créant d'autres outils comme la Caisse de dépôt.

Les politiciens qui m'inspirent? Françoise David, je dirais. J'aime bien Jacques Parizeau l'économiste, mais pas le politicien: il a dit des choses vraies, mais aussi vraies soient-elles, il y a des choses qu'il vaut mieux ne pas dire.

Outre une politique contre la pauvreté, j'aimerais que les politiciens parlent plus de logement social et des garderies - une excellente mesure sociale.

Pour ma part, plus tard, je veux fonder une entreprise d'avant-garde qui ne viserait pas le profit mais l'autonomie de ses employés.»