Le Bloc québécois a fait davantage pour le Québec en quelques jours que Jean Charest en six ans, a déclaré Pauline Marois, lundi soir, après que le parti souverainiste eut donné son appui à une coalition PLC-NPD pour renverser le gouvernement conservateur de Stephen Harper.

«Le Bloc a fait preuve de pragmatisme et de sens des responsabilités», a clamé la chef du Parti québécois.

Si le gouvernement libéral-néodémocrate est porté au pouvoir par la gouverneure générale, dit Mme Marois, des modifications au programme de péréquation permettront à Québec d'empocher un milliard de plus chaque année. La coalition adoptera aussi des mesures d'aide pour les industries manufacturière et forestière, une mesure réclamée depuis longtemps par la province.

Un appui à Dion

L'appui du Bloc à un gouvernement dirigé par Stéphane Dion n'a rien d'incongru, poursuit Pauline Marois. Même si le chef libéral est le père de l'impopulaire loi sur la clarté référendaire.

«On ne va pas, quand-même, sacrifier un milliard de dollars parce que Dion va être là pendant cinq mois», a-t-elle indiqué, soulignant que le chef libéral quittera ses fonctions lorsque son parti lui aura désigné un successeur en mai.

Plus tôt aujourd'hui, la leader souverainiste avait sommé Jean Charest de se mouiller sur la crise politique qui menace de faire tomber le gouvernement Harper. S'il restait silencieux, c'est qu'il est «à genoux» devant le fédéral, a-t-elle accusé.

Le premier ministre sortant a systématiquement refusé de prononcer sur les dénouements possibles des troubles à Ottawa. Il s'est contenté de dire qu'il souhaite que la situation se rétablisse rapidement et que les déboires du fédéral militent en faveur de l'élection d'un gouvernement majoritaire à Québec.

Pauline Marois y voit au contraire la preuve que les Québécois ont tout avantage à élire des souverainistes, tant à Québec qu'à Ottawa.

«Le Québec va sortir gagnant, encore une fois, de la position d'un souverainiste à Ottawa, alors qu'on a à Québec un fédéraliste qui est à genoux devant le gouvernement Harper.»