À une semaine du vote, le chef de l'ADQ, Mario Dumont, met en garde les Québécois contre un gouvernement libéral majoritaire. Il rappelle l'«arrogance» de Jean Charest et les «erreurs monumentales» qu'il a commises durant son premier mandat.

«Pensez-y! Parce que quand il était majoritaire, ça n'allait vraiment pas bien, a souligné le chef adéquiste. Il y avait des crises tous les six mois sur toutes sortes de sujets qui, dans bien des cas, n'auraient jamais dû être l'objet de crise; des erreurs monumentales.»

 

Selon M. Dumont, le chef du Parti libéral commence déjà à redevenir celui qu'il était entre 2003 et 2007. «Un gouvernement majoritaire de Jean Charest, on a déjà connu ça. C'était l'arrogance, a-t-il estimé. Dans cette campagne-là, il ne fait que rêver d'être majoritaire en regardant les sondages, et on voit déjà l'ombre de la même arrogance apparaître.»

Le chef de l'ADQ a soutenu que rien, dans le programme électoral des libéraux, ne justifie qu'ils aient besoin d'être majoritaires. Il donne l'exemple du Plan Nord, le projet de mise en valeur des régions septentrionales du Québec, si cher à M. Charest: «Le Plan Nord, tout le monde est d'accord avec ça!»

«Toute sa logique de gouvernement majoritaire ne tient pas, a-t-il ajouté. Il demande une majorité. On est obligé de conclure que c'est pour lui, pour récompenser ses amis libéraux, pour faire plus de nominations partisanes, et non pas pour travailler mieux pour les Québécois.»

Majoritaire, Jean Charest ne serait plus obligé d'écouter la population et pourrait «faire ce qu'il veut», affirme le chef adéquiste.

Même s'il maintient qu'il n'a pas baissé les bras et qu'il espère toujours prendre le pouvoir le 8 décembre, Mario Dumont a semblé davantage réclamer, devant ses militants à Saint-Jean-sur-Richelieu, un mandat pour surveiller le gouvernement: «Aujourd'hui je dis aux Québécois: avec toutes les cachettes qu'on vous fait, avec toutes les mauvaises nouvelles qui s'en viennent et qui risquent de frapper de plein fouet la classe moyenne, assurez-vous d'avoir en force à l'Assemblée nationale la voix des familles et de la classe moyenne: l'ADQ.»

Alors qu'il faisait campagne en Montérégie, M. Dumont a croisé sur sa route le bouillant maire de Huntingdon, Stéphane Gendron, qui a donné son appui au candidat adéquiste et député sortant de sa circonscription, Albert De Martin.

S'il croit toujours en l'ADQ, le maire Gendron estime toutefois que le règne de Mario Dumont à la tête de la formation tire à sa fin et que le parti devra se trouver un nouveau chef. «C'est sûr que ça va prendre un leader charismatique qui va avoir les coudées franches pour revoir le programme, le moderniser», a-t-il souligné.