Jean Charest est sur les traces de Pauline Marois. Le chef libéral a fait une visite éclair hier à Gaspé et aux Îles-de-la-Madeleine, deux circonscriptions qu'il compte ravir au Parti québécois et où la leader péquiste venait à peine de faire un saut.

Selon un sondage Unimarketing-Segma, qui paraît aujourd'hui dans l'hebdomadaire Graffici, le libéral Georges Mamelonet dispose d'une avance de cinq points de pourcentage sur la péquiste Annie Chouinard dans Gaspé.

Le maire de Percé récolte 50% des intentions de vote contre 45% pour la candidate de Pauline Marois. L'ADQ est loin derrière avec un maigre 4%.

«On croit pouvoir gagner Gaspé, on croit pouvoir gagner les Îles-de-la-Madeleine», a affirmé Jean Charest en conférence de presse, avant son départ pour l'Est. Il venait de participer à un brunch dans sa circonscription de Sherbrooke, où plus d'un millier de militants s'étaient réunis. Seuls deux candidats de la région étaient absents : Jean-Claude Tremblay (Shefford) mais aussi Pierre Paradis (Brome-Missisquoi), qui est exclu du conseil des ministres depuis 2003 et en froid avec son chef depuis. M. Paradis avait un « empêchement», a-t-on dit à La Presse.

Environ 200 personnes attendaient le chef libéral quelques heures plus tard à Gaspé, dans une ancienne église anglicane convertie en centre culturel. La veille, Pauline Marois faisait une halte dans la même localité.

«Les sondages sont peut-être bons, mais on ne s'en occupe pas. Partons aujourd'hui comme si on était perdants. Il faut travailler, répandre le message », a lancé Georges Mamelonet à ses militants. Quelques instants plus tôt, l'animateur de la soirée débordait d'optimisme, lançant que « Gaspé se rapproche du pouvoir».

«Je vous invite à quitter la petite église et à aller confesser le plus de Gaspésiens possible. Il faut inviter les gens à se convertir à Georges Mamelonet», a affirmé de son côté Jean Charest.

C'était la deuxième visite du chef libéral à Gaspé, circonscription péquiste depuis 14 ans. L'ex-député Guy Lelièvre a décidé de ne pas briguer de nouveau les suffrages. Il avait battu M. Mamelonet l'an dernier avec une majorité de 640 voix.

Un document interne du PQ, dont La Presse a révélé le contenu la semaine dernière, indique que la formation de Pauline Marois craint de perdre Gaspé mais aussi les Îles-de-la-Madeleine.

Plus de 500 sympathisants libéraux ont accueilli Jean Charest au centre civique de Cap-aux-Meules. «Il est temps que les Îles soient au pouvoir», a lancé son candidat Germain Chevarie, soulevant un tonnerre d'applaudissements. Il est l'ancien directeur général du Centre de santé et des services sociaux.

L'ex-député péquiste Maxime Arseneau, qui a quitté la vie politique avant le déclenchement des élections, avait récolté une majorité de 2178 voix lors des élections de 2007. Pauline Marois est venue donner un coup de pouce à sa candidate Jeannine Richard vendredi dernier.

Jean Charest a par ailleurs accusé son adversaire péquiste de verser dans «l'insulte, l'injure et la démagogie» depuis quelques jours, en particulier avec l'affaire des véhicules de fonction. «Ce n'est pas l'heure des chicanes, des querelles et des divisions. Quand j'entends Mme Marois verser là-dedans, c'est qu'elle n'a pas compris ce que les Québécois veulent.»