Les fusions municipales ont provoqué un «bris de confiance» à l'égard du Parti québécois, a admis hier Pauline Marois. Mais elle blâme Jean Charest pour la «cacophonie» et la «confusion» provoquées par la réorganisation de Montréal. Et elle reste floue sur les mesures qu'elle entend adopter pour régler les problèmes de gouvernance de la métropole.

«Ce que Jean Charest a fait avec ce que nous avions engagé, réalisé, c'est une véritable catastrophe à Montréal, a déclaré Mme Marois. Encore cette semaine, on a vu les villes défusionnées s'opposer aux orientations de Montréal. C'est la cacophonie. C'est la confusion. C'est la multitude de paliers administratifs, politiques.»La chef péquiste a fait référence à l'opposition des villes défusionnées au budget déposé par l'administration Tremblay. Leurs administrations ont reçu une douche froide en apprenant que les revenus des quotes-parts de l'agglomération atteignent 1,7 milliard et non 1,6 milliard, comme elles le souhaitaient. Cela les empêche d'accorder des baisses d'impôt à leurs citoyens.

En entrevue au quotidien Le Soleil, la chef du PQ a fait son mea-culpa sur les fusions forcées. Elle a admis que la mesure, adoptée sous le bâillon par le gouvernement péquiste en 2000, n'a pas rapporté les économies escomptées. Et elle s'est dite «malheureuse» de la «situation catastrophique» qui règne à Montréal.

Mais, en point de presse à Sept-Îles, elle a vite oublié cet acte de contrition. Elle a accusé Jean Charest d'être le responsable des problèmes de gouvernance des villes défusionnées.

«Il a défusionné des villes, il ne les a pas aidées à se consolider et ça donne les résultats que nous connaissons maintenant, a-t-elle tranché. Je nous attribue les bons coups et je lui attribue les mauvaises décisions qu'il a prises par la suite.»

Un plan flou

Interrogée à savoir comment elle allait régler les problèmes de gouvernance de Montréal, Mme Marois a répondu: «On va travailler avec Montréal sur la base des difficultés qu'il rencontre. Donc, cheminement avec la Ville, voir comment nous pouvons les aider à mieux fonctionner avec cette réalité.»

Un gouvernement péquiste permettrait aussi à Montréal d'avoir son mot à dire sur la réfection de l'échangeur Turcot, investirait dans le logement social et dans les transports collectifs.

En quoi ces promesses résoudront-elles les problèmes de gouvernance de la métropole? «Je crois que si nous travaillons mieux avec Montréal, si nous consolidons son leadership et son autorité, ça lui permettra d'exercer ce leadership et cette autorité», a répondu Mme Marois.