Jean Charest s'est comporté comme un «spéculateur» avec l'argent des Québécois, a accusé Mario Dumont, vendredi, sommant une fois de plus les libéraux de dévoiler l'ampleur des pertes financières à la Caisse de dépôt et placement.

«Les Québécois sont tristes parce qu'ils se rendent compte que dans cette crise financière créée par les spéculateurs, leur premier ministre, leur Caisse de dépôt ont joué les spéculateurs», a-t-il affirmé devant une centaine de partisans rassemblés à Ville-Marie, au Témiscaminque. Dès le début de la campagne, les adéquistes avaient défié les libéraux de faire la lumière sur la situation du bas de laine des Québécois. Ils sont revenus à la charge, hier, après que La Presse eut révélé que le grand patron de l'institution, Richard Guay, est en «congé de repos». La Caisse a aussi confirmé hier le congédiement de 10 employés du secteur des marchés boursier.

Jean Charest a refusé de plier aux demandes de ses adversaires, hier. Il a affirmé ne pas vouloir intervenir dans les «affaires internes» de la Caisse, une institution qu'il dit «autonome» du gouvernement.

Mais Mario Dumont n'entend pas lâcher prise. Les Québécois, martèle-t-il, sont en droit de savoir. D'abord parce que leurs économies sont en jeu, mais aussi parce que le gouvernement a prétexté l'instabilité économique pour déclencher des élections.

«Il y a une élection où ils ne veulent pas dévoiler les chiffres parce qu'ils veulent qu'on s'en rende compte après l'élection», a-t-il dénoncé.

L'ADQ estime que l'actif de la Caisse de dépôt, environ 150 milliards, a fondu d'au moins 30 milliards depuis le début de la crise financière.