Le mea-culpa de Mario Dumont suscite des réactions opposées chez des analystes politiques. Pour certains, la stratégie vise à refaire l'image du chef ou mieux attaquer ses adversaires. Pour d'autres, la décision est «bizarre» et même «risquée».

Le chef de l'Action démocratique du Québec, Mario Dumont, a admis dimanche que son parti avait commis des «erreurs». Il a convenu qu'il n'avait pas su composer avec une équipe parlementaire élargie et que ses députés n'avaient aucune expérience avant d'être élus.

 

«Il y a nécessairement une démarche stratégique derrière ce mea-culpa», croit Thierry Giasson, professeur au Département d'information et de communication de l'Université Laval. Le chercheur souligne que l'honnêteté et l'humilité peuvent être gagnantes pour un politicien. La démarche doit toutefois être honnête, selon M. Giasson. Or, M. Dumont a sommé ses deux adversaires hier d'admettre eux aussi leurs torts respectifs.

«Pour les électeurs, cette nouvelle attaque pourrait mettre en doute la sincérité du chef adéquiste», estime Thierry Giasson.

Selon le professeur, le fait d'admettre l'inexpérience de ses députés pourrait aussi nuire à M. Dumont. «Des électeurs pourraient douter de l'expérience des 125 candidats actuels», note M. Giasson.

La directrice de l'Institut d'études canadiennes de l'Université McGill, Antonia Maioni, estime pour sa part que la décision de Mario Dumont est «bizarre». «Admettre avoir fait une erreur est une chose. Mais admettre avoir échoué à sa mission, c'est beaucoup plus grave, souligne-t-elle. C'est soit la cerise sur le sundae ou le clou dans le cercueil.»