Avis aux intéressés: le Directeur général des élections devra recruter plus de 100 000 employés au cours des prochains jours pour assurer le bon déroulement du scrutin le 8 décembre prochain. La tâche s'annonce herculéenne, surtout au vu des sondages qui confirment le peu d'intérêt des Québécois pour ce scrutin hâtif.

Mais ironiquement, l'incertitude économique pourrait être à la fois la cause et la solution du défi posé au DGE. Jean Charest l'a utilisée pour justifier le déclenchement des élections, laissant bien peu de temps au DGE pour se préparer. Or le ralentissement économique pourrait aussi l'aider en facilitant les embauches.

 

Julie, 29 ans, réfléchit sérieusement à poser sa candidature pour le 8 décembre, et ce n'est pas tellement par dévouement pour la démocratie. Elle n'a pas d'emploi et, à l'approche de Noël, un petit supplément d'une centaine de dollars serait certainement le bienvenu.

Et elle n'est pas la seule, remarque-t-on au bureau du DGE. «Les gens n'ont peut-être pas envie de ces élections, mais ce sentiment ne l'emporte probablement pas sur le besoin de faire un peu d'argent», dit Denis Dion, porte-parole du DGE. Les salaires des fonctionnaires provinciaux ont d'ailleurs été revus à la hausse cette année, comme ils l'avaient été en 2007. Un préposé à la liste électorale, par exemple, gagne maintenant 13,28$ l'heure, contre 7,55$ il y a quatre ans.

Le DGE pense aussi attirer plus de jeunes travailleurs en permettant aux Québécois de poser leur candidature directement sur son site internet. Les étudiants des universités seront tous en congé le jour du scrutin.

Il y a quelques semaines à peine, Élections Canada a été obligé de prendre des mesures exceptionnelles en permettant à des Canadiens de 16 ans de travailler dans les bureaux de scrutin le 14 octobre, bien qu'ils fussent trop jeunes pour voter. Cette mesure n'a jamais été appliquée au Québec et elle est complètement écartée pour le moment.