L'ex-député Jean-Claude St-André, qui a été exclu la semaine dernière de l'investiture péquiste dans l'Assomption, a annoncé hier qu'il quittait le Parti québécois après 25 ans de services.

M. St-André était «en réflexion» depuis la fin de semaine dernière, alors que l'affrontement musclé samedi entre ses partisans et des membres du PQ avait menacé de faire déraper la campagne de Pauline Marois. «Les caméras de télévision ont permis à tous les Québécois d'être témoins des événements survenus à L'Assomption, a-t-il rappelé hier par voie de communiqué. La violence est en soi inacceptable et je condamne toutes celles et ceux qui y ont recours. Il est déplorable que des militants dévoués à la même cause en viennent aux coups entre eux.»

La faute en incombe entièrement aux autorités du PQ, et à Pauline Marois en premier lieu, estime l'ex-député. En désignant unilatéralement l'ancien chef du Parti vert Scott McKay comme candidat, la chef du PQ «a contrevenu aux règles du Parti québécois, peut-on lire dans le communiqué. Pauline Marois est donc, selon moi, la seule responsable des événements malheureux de la fin de semaine.»

Imposer le candidat choisi par les instances du parti, tout en écartant un candidat indésirable sans lui permettre de se présenter à l'investiture est «sans précédent dans l'histoire du Parti québécois, dit-il. Cela signifie que tous les membres du Parti québécois viennent de perdre le droit de choisir leur candidat en vue d'une élection.»

Pas question cependant pour l'ex-député de se présenter sous une autre bannière ou en tant qu'indépendant. «Je ne participerai pas, directement ou indirectement, à la campagne électorale en cours.»

Le PQ s'est abstenu de commenter cette sortie. Par le biais de son porte-parole, M. St-André a également décliné la demande d'entrevue de La Presse.

Député de L'Assomption de 1996 à 2007, Jean-Claude St-André a été battu par l'adéquiste Éric Laporte par une majorité de quelque 2000 voix aux dernières élections. Il a fait ses premières armes dans la circonscription d'Anjou au début des années 80 et est devenu chef du bureau de circonscription de Jacques Parizeau en 1994. Identifié aux «purs et durs» de l'indépendance, il s'est présenté à la direction du PQ en 2005, où il a recueilli 0,9 % des voix et terminé sixième sur les neuf candidats en lice.

De passage à Gatineau, la chef péquiste, Pauline Marois, s'est gardée de se réjouir de ce départ, qualifiant celle-ci de «dommage». «Je ne lui propose pas nécessairement de rester, mais s'il veut rester, il est le bienvenu», a-t-elle dit.

«C'est sa décision, pas la mienne. Moi, je ne l'ai pas exclu du parti. Dans notre parti, on a droit à la dissidence. Mais quand on veut être candidat, il faut être solidaire des positions de son parti.»

Avec Tommy Chouinard