Les enfants de la réforme sont «mal préparés pour la vie», dénonce Mario Dumont, qui souhaite réintroduire la «culture de l'effort» et mettre fin au «nivellement par le bas» à l'école. Le chef de l'ADQ change donc son fusil d'épaule, lui qui avait défendu le renouveau pédagogique il y a deux ans.

À Saint-Hyacinthe, où près de la moitié des garçons ne terminent pas leur cours secondaire, le chef de l'ADQ a blâmé la réforme introduite par Pauline Marois pour le taux alarmant de décrochage scolaire. Il s'agit, dit-il, de «la quintessence de la dérive bureaucratique» des écoles.

 

«Sous la gouverne de Pauline Marois, c'est une réforme qui a été kidnappée par la bureaucratie», a-t-il tonné en après-midi lors d'un point de presse à Repentigny.

Mis en oeuvre par le gouvernement péquiste à la fin des années 90, le renouveau pédagogique a introduit une «culture de la facilité» dans les salles de classe, dénonce Mario Dumont. Au point où les élèves ne sont pas prêts à faire face aux rigueurs du marché du travail.

«Ils sont mal préparés pour la vie», a-t-il résumé.

En éliminant les bulletins chiffrés et le redoublement dans les premières années de sa mise en oeuvre, la réforme a éliminé toute notion de concurrence entre les élèves, souligne le leader adéquiste.

«On peut bien envelopper ton enfant dans de la ouate comme ça, a-t-il dit. Mais dans la réalité, il va sortir de l'école, il va aller porter son CV pour un emploi. Il va avoir six personnes qui amènent leur CV pour un poste et il va se retrouver en concurrence. C'est ça, la vie.»

Le gouvernement Charest a rétabli les bulletins chiffrés, mais Mario Dumont veut aller plus loin. Il veut modifier les évaluations pour permettre aux parents de mieux comprendre l'acquisition de connaissances de leurs enfants.

Un gouvernement adéquiste imposerait davantage d'examens nationaux. Et il rétablirait les classes séparées pour les élèves en difficulté. L'ADQ souhaite aussi que les enseignants soient libres de choisir leurs méthodes d'enseignement, au lieu de devoir utiliser des formules dictées par le ministère de l'Éducation.

Mario Dumont promet d'investir dans les programmes sportifs et artistiques afin de développer le sentiment d'appartenance des élèves à l'école. Le parti prône également une politique de tolérance zéro face au taxage et au vandalisme.

Contradiction

La sortie du chef adéquiste contre la réforme Marois contredit celle qu'il avait faite dans une lettre ouverte en juin 2006. Il avait alors affirmé qu'il serait «irresponsable» de stopper la réforme, soutenant que le développement des compétences est une «orientation pédagogique bien née et surtout pertinente pour la réussite scolaire de nos enfants».

«Il serait irresponsable, écrivait-il, d'arrêter tout et de revenir en arrière sous prétexte qu'il y a des ratées dans l'application de ladite réforme.»