Lisette Lapointe se plaint de ne pas être la bienvenue au Parti québécois, même dans ses tribunes de l'Assemblée nationale. La femme de l'ex-premier ministre péquiste Jacques Parizeau s'est vue refuser ce matin une place dans les gradins face au parti ministériel pour assister à la période des questions.

« C'est petit, vraiment, vraiment », s'est-elle désolée. Elle se surprend que « de petites rancunes aillent aussi loin ».

Ancienne députée de Crémazie, Mme Lapointe avait démissionné du caucus péquiste en juin 2010 et avait terminé son mandat comme indépendante. Elle a depuis adhéré à Option nationale .

Elle a récemment signé une pétition, parrainée par le député péquiste d'Argenteuil Roland Richer, pour dénoncer une ligne hydro-électrique construite à Saint-Adolphe-d'Howard. Elle faisait partie d'un groupe de six citoyens, dont le maire, qui venaient assister au dépôt de la pétition. « Hier après-midi, le maire était très malheureux et mal à l'aise. Il m'a dit: écoutez Mme Lapointe, on me dit que vous ne pouvez pas être avec nous, que vous devez être dans les tribunes de l'opposition », rapporte-t-elle. « Au bureau du whip, on a vu le nom de Lisette Lapointe et on a dit : pas question qu'elle soit là », croit-elle. Elle soupçonne que la commande vient de « plus haut », en laissant entendre que le mot d'ordre aurait été donné par le cabinet de la première ministre.  

Mme Lapointe a ensuite demandé au président de l'Assemblée nationale, Jacques Chagnon, une place ailleurs dans les gradins. C'est là qu'elle s'est assise.

Mais au Parti québécois, on donne une version différente. Dans les gradins au Salon bleu, la grande majorité des sièges des invités du parti ministériel se trouve en face de leurs députés. Mais il y en a aussi quelques-uns, moins prisés, en face de l'opposition. C'est un de ces sièges qu'on aurait réservés pour Mme Lapointe et les autres membres de sa délégation. Elle devait hériter du siège AA03. Ce coupon est resté à l'accueil. « Quand elle a vu son siège, elle n'était pas contente de voir l'emplacement, alors elle en a demandé un autre », rapporte Sébastien Marcil, attaché de presse de l'aile parlementaire du Parti québécois.