Après avoir suscité la colère des centres de la petite enfance (CPE), le gouvernement péquiste renonce à ses compressions les plus controversées. Il leur demande encore de l'argent. Mais il pigera dans leurs surplus cette année au lieu de modifier leurs barèmes de financement à long terme.

Le mois dernier, La Presse révélait que Québec préparait des compressions de 37,9 millions de dollars dans les CPE cette année pour atteindre le déficit zéro. «C'est la pire attaque dans (notre) histoire», tonnait alors l'Association québécoise des CPE (AQCPE).

Jeudi soir, sa présidente Hélène Gosselin se disait «soulagée». Après avoir vivement protesté, il a conclu une entente avec la ministre de la Famille, Nicole Léger. C'est 31,1 millions, et non 37,9 qu'on leur demandera. Et surtout, on ne changera le mode de financement, ce qui aurait amputé leurs revenus de façon récurrente.

La ministre Léger voulait initialement récupérer 31 millions cette année en modifiant le ratio de financement pour les enfants de 4 ans. On aurait financé par tranche de 10 enfants, et non de huit. Un autre 6,6 millions devait venir des surplus accumulés.

La nouvelle entente prévoit que 31,1 millions seront pigés à partir des surplus. Ce sont donc les CPE les plus riches qui seront mises à contribution. Selon les normes actuelles, les CPE peuvent accumuler des surplus d'opération de 25%. Ce sont les centres dont les surplus dépassent ce seuil qui seront mis à contribution. Pas plus d'un centre sur cinq est touché. Plusieurs autres membres enregistrent des déficits.

La ministre Léger a indiqué qu'un chantier sur la «pérennité et l'optimisation du financement des CPE» est prévu. «Parfois il y a certaines disparités. C'est depuis plusieurs années qu'ils font cette demande. Alors, j'accepte de relancer le chantier qui était inactif», a-t-elle expliqué.

En plus des compressions dans les CPE, le gouvernement péquiste voulait aussi puiser de l'argent  dans les garderies privées. Il veut récupérer 14,9 millions de dollars cette année. Les négociations se poursuivent.

Comme le gouvernement récupère moins que prévu des CPE, il devra compenser en puisant la différence - soit près de 10 millions - à même le ministère de la Famille.