Les premières ministres de la Colombie-Britannique et de l'Alberta ont tenté de raccommoder leur relation, vendredi, lors d'une rencontre en Colombie-Britannique lors de laquelle a été évitée la question controversée des oléoducs qui a créé un froid entre elles par le passé.

Christy Clark et Alison Redford se sont laissées photographier à Kelowna, où Mme Clark est candidate en vue d'une élection complémentaire, avant une réunion d'une heure qui, ont-elles précisé, a porté sur des questions économiques.

Il y a un an, les deux chefs de gouvernement étaient à couteaux tirés à propos de l'oléoduc Northern Gateway, et plus particulièrement en raison de la demande, par Mme Clark, d'une «juste part» des avantages économiques du projet.

Des analystes étaient occupés à déterminer la distance entre les deux femmes lors de la réunion du Conseil de la Fédération, l'an dernier, et Mme Clark a décrit une rencontre entre les deux politiciennes, en octobre, comme «glaciale».

Vendredi, toutefois, les deux premières ministres ont utilisé une technique prouvée pour calmer l'atmosphère: éviter de parler du problème.

Interrogée par des journalistes, Mme Redford a affirmé que le dossier Northern Gateway n'avait pas été abordé. Mme Clark a, de son côté, laissé entendre que tout allait bien entre les deux provinces.

«La Colombie-Britannique et l'Alberta sont des amis de longue date - dans ce pays, il n'y a pas deux provinces plus amies», a déclaré Mme Clark, après avoir donné une bouteille de vin et fait l'étreinte à Mme Redford.

Les deux politiciennes ont minimisé l'importance des questions répétées sur le projet d'oléoduc, auquel s'est formellement opposé le gouvernement Clark lors d'audiences, le mois dernier.

Mme Clark a toutefois laissé entendre que la Colombie-Britannique pourrait un jour changer d'avis à ce sujet.

«Entre les dernières présentations devant le groupe d'étude de l'Office national de l'énergie et la décision, il y a encore quelques mois, a-t-elle dit. Nous verrons donc ce qui arrivera à ce moment-là.»

Le projet d'oléoduc long de 1600 kilomètres transporterait quotidiennement 550 000 barils de pétrole des sables bitumineux venant de l'extérieur d'Edmonton vers un port à Kitimat, sur la côte septentrionale de la Colombie-Britannique. Une fois sur la côte, ce pétrole serait chargé à bord de centaines de pétroliers par année afin d'être expédié aux marchés asiatiques.

Les premières ministres ont parlé d'un intérêt commun dans la formation, en matière d'immigration et à propos de la croissance économique, en plus d'annoncer un «groupe de travail ministériel» pour s'attaquer à ces questions.