Le premier ministre Stephen Harper s'entretiendra avec des représentants des secteurs pétrolier, gazier et minier à Londres, mercredi, où il pourrait annoncer l'adoption, par le Canada, d'une série de mesures, comme le recommandait le G8, prévoyant forcer les entreprises à dévoiler tout paiement versé à des gouvernements étrangers.

M. Harper est monté à bord d'un avion pour Londres mardi matin et prendra part la semaine prochaine au sommet du G8, où la transparence sera l'un des enjeux clés à être abordés.

Outre les questions économiques et financières, les membres du G8 devraient également se pencher sur des enjeux de sécurité, dont la guerre civile en Syrie, les programmes nucléaires de l'Iran et de la Corée du Nord et les mesures antiterroristes dans la région du Sahel.

Le porte-parole du premier ministre Harper, Andrew MacDougall, avait déclaré la semaine dernière que le Canada et la Grande-Bretagne s'entendaient sur la majeure partie des sujets à l'ordre du jour de ce sommet, qui se déroulera en Irlande du Nord, sous la présidence du premier ministre britannique, David Cameron.

M. MacDougall avait souligné que le dernier budget fédéral incluait des mesures pour agir dans des dossiers comme les impôts, et que cela illustrait la promptitude d'Ottawa à adopter davantage d'initiatives de ce genre.

Or, M. Cameron aurait du mal à rallier les autres leaders du G8 à adhérer à de nouvelles règles forçant les entreprises à révéler l'identité de leurs véritables propriétaires. Un échec du premier ministre britannique à cet égard pourrait être une source d'embarras pour M. Cameron en raison de son statut d'hôte.

Par ailleurs, au cours de son séjour dans la capitale britannique, M. Harper aura un entretien privé avec la reine Élizabeth II. Il livrera aussi un discours au parlement du Royaume-Uni et rencontrera M. Cameron.

Plus tard cette semaine, Stephen Harper se rendra aussi en France, où il sera reçu à l'Élysée par le président François Hollande. Il s'y entretiendra également avec le secrétaire général de la Francophonie, Abdou Diouf.

Le premier ministre Harper rejoindra ensuite ses homologues au sommet du G8 et devrait sans doute y aborder les négociations visant la conclusion d'un pacte de libre-échange entre le Canada et l'Union européenne (UE).

Le bureau du premier ministre a tenté de minimiser les attentes dans le dossier, affirmant que la conclusion d'un accord à ce stade-ci était peu probable.

Le Canada se trouve bousculé dans le dossier par l'UE, qui doit amorcer des négociations de libre-échange avec les États-Unis cet été.

Certaines clauses de l'accord achoppent, dont les services financiers, les exportations canadiennes de boeuf et les règles sur l'origine des véhicules, notamment.

L'an dernier, au sommet de Deauville, en France, les leaders du G8 s'étaient engagés à considérer l'application de nouvelles règles pour permettre plus de surveillance sur les versements effectués par des entreprises aux gouvernements étrangers.

Certaines voix s'étaient élevées pour souligner le fait que ces mesures étaient plus que nécessaires, afin de mettre en lumière la corruption prévalant dans des pays disposant de riches réserves de ressources naturelles. Les États-Unis et Hong Kong, entre autres, ont déjà instauré une telle réglementation.