Selon le Comité de surveillance des activités de renseignement de sécurité (CSARS), qui a déjà été dirigé par Arthur Porter, aucun dossier sensible auquel ce dernier a eu accès ne crée de problème en matière de sécurité, bien que M. Porter soit désormais sous le coup de plusieurs accusations criminelles.

Des députés de l'opposition ont malgré tout continué, mercredi, de talonner le gouvernement conservateur pour obtenir des réponses à leurs questions à propos du mystérieux médecin originaire du Sierra Leone, et qui vit désormais aux Bahamas, et où il supervisait jusqu'à tout récemment la construction d'un centre d'oncologie.

Le chef libéral intérimaire Bob Rae a réclamé mercredi une enquête fédérale, tandis que les néo-démocrates et les verts ont exigé que M. Porter perde son titre de membre du Conseil privé.

Il y a cinq ans, les conservateurs ont nommé M. Porter à la tête du CSARS, qui garde un oeil sur le Service canadien de renseignement de sécurité (SCRS) et gère les plaintes contre cette agence fédérale.

Le médecin est devenu président de ce comité en 2010, mais a abruptement démissionné l'année suivante, dans la foulée de questions sur ses tractations avec un lobbyiste international bien connu pour un projet de développement en Afrique.

L'Unité permanente anti-corruption (UPAC) a récemment émis un mandat d'arrêt contre lui en lien avec des accusations de fraude concernant le projet de construction du Centre universitaire de santé McGill (CUSM).

Le CSARS a examiné les documents secrets auxquels M. Porter a eu accès pendant qu'il occupait son poste au sein du comité, mais n'a pas mentionné de problème, a déclaré le porte-parole Adam Green.

«Aucun des documents qui ont transité par son bureau n'a quelque chose que ce soit à voir avec ce qui concerne les allégations contre lui», a-t-il dit.

Aux Communes, M. Rae a affirmé que l'affaire Porter, ainsi que celle concernant un officier de marine récemment condamné pour espionnage au profit des Russes, confirment la nécessité d'une enquête nationale. Le premier ministre Stephen Harper a ressorti la même réponse gouvernementale, soit que les allégations contre M. Porter n'ont rien à voir avec ses anciennes tâches au CSARS.

Bob Rae a dit vouloir en savoir davantage sur les raisons entourant la nomination de M. Porter.

Une lettre a refait surface, dans laquelle l'ex-chef du Bloc québécois Gilles Duceppe, cite des informations relayées par les médias à propos de nombreux problèmes survenus lors du passage de M. Porter dans un hôpital de Detroit. M. Duceppe exprimait également ses inquiétudes quant à l'impartialité de M. Porter, soulignant qu'il était ami avec George W. Bush et Dick Cheney, qui ont défendu le recours à la torture.

Le gouvernement canadien tente présentement d'obtenir l'extradition des Bahamas de M. Porter - un oncologue qui s'est lui-même diagnostiqué un cancer.

Ces problèmes ont précipité cette semaine le départ de M. Porter du projet de Centre de traitement du cancer des Caraïbes orientales, d'une valeur de 5 millions $, qui est présentement en construction à St.John's, la capitale d'Antigua-et-Barbuda.

L'un des associés de M. Porter prendra la relève dans ce dossier. Un autre médecin le remplacera comme directeur général et chef par intérim de la radio-oncologie.